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Sommaire

1.0 INTRODUCTION

La présente évaluation environnementale (EE) a été réalisée parAGRA Earth & Environmental Limited (AGRA), conformément aux prescriptions de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale (LCEE) concernant les études approfondies relatives aux minerais et au traitement des minerais. L'EE a été faite au nom d'Echo Bay Mines Ltd. (Echo Bay), promoteur du projet.AGRA a utilisé les données des sociétés suivantes : Echo Bay; Golder Associates Ltd. (Golder); Howe Gastmeier Chapnik Limited (HGC); Hydrologic Consultants Inc. (HCI); Kilborn Inc. (Kilborn); Knight Piesold; Layne Christensen Company (Layne); et Trow Consulting Engineers Ltd. (Trow).

1.1 Aperçu du projet

Echo Bay entend exploiter sa propriété aurifère Aquarius qui est située en grande partie dans les limites orientales de la ville de Timmins, dans le nord-est de l'Ontario (figure 1). La propriété est le site de l'ancienne mine Aquarius, une petite mine d'or souterraine qui a produit 300 tonnes de minerai par jour entre 1984 et 1989. Les efforts d'exploration récents, qui ont consisté en des forages de surface au diamant sur 103 000 m, ont permis de repérer 12 700 000 tonnes de minerai, contenant approximativement 2,54 grammes d'or par tonne. D'après les études techniques qui ont été réalisées, l'extraction à ciel ouvert est la seule méthode d'exploitation rentable du corps minéralisé. Les 12,7 millions de tonnes de minerai donneront lieu à l'exploitation et au broyage de 7,500 tonnes de minerai par jour pendant cinq ans environ.

La mine à ciel ouvert proposée jouxte le flanc ouest de l'esker Frederick House, dans une zone constituée d'une épaisse couche de morts-terrains (60 à 80 m); sa profondeur totale maximale variera entre 160 et 170 m sous le niveau du sol (figure 2). Le système d'esker renferme un aquifère d'intérêt régional; par conséquent, la gestion des eaux souterraines dans les environs de la mine est un élément clé de la planification du projet. Afin de garantir la maîtrise des eaux souterraines, un mur de glace sera érigé tout autour de la mine de manière à séparer le chantier de l'aquifère adjacent. Le mur sera constitué d'environ 2 200 tubes congélateurs et ceinturera tout le périmètre de la mine (3 500 m). Les tubes seront reliés à deux centrales cryogéniques, qui fourniront une saumure dont la température sera maintenue à -20°C et qui circulera en circuit fermé dans les tubes congélateurs.

L'exploitation de la mine à ciel ouvert devrait générer environ 55 millions de tonnes de morts-terrains et 18,9 millions de tonnes de stériles. Ces matériaux seront empilés dans une zone désignée, adjacente au côté ouest de la mine. Le minerai et les stériles sont très riches en calcaire et très pauvres en sulfures associés; par conséquent, ils ne risquent pas de produire des eaux de mine acides. En outre, le minerai a une faible teneur en métaux lourds associés.

Figure 1 : Zone du projet

Figure 2 : Plan général du site

Le minerai sera traité dans une usine située juste au sud de la mine à ciel ouvert proposée. On procédera d'abord à la concentration gravimétrique du minerai pour récupérer l'or libre grossier, puis à la lixiviation des résidus par cyanuration; enfin, on appliquera la méthode du charbon en pulpe pour récupérer l'or résiduel. L'effluent cyanuré et chargé de métaux lourds secondaires associés sera traité à l'usine même au moyen du procédé d'oxydation par SO2/air mis au point par Inco, qui éliminera le cyanure et précipitera les métaux lourds. Les boues traitées seront déversées dans un bassin où la fraction solide des résidus sera retenue. Le bassin sera construit dans la vallée du ruisseau South Crooked. Le temps de séjour dans le bassin à résidus sera suffisant pour permettre le polissage de l'effluent terminal, de sorte que le rejet de l'effluent terminal dans l'environnement satisfera aux normes réglementaires du ministère de l'Environnement de l'Ontario (MOE). Environ 95 % des besoins en eau de l'usine seront satisfaits via la récupération de l'eau dans le bassin de résidus, et l'eau excédentaire (p. ex. l'effluent terminal) sera déversée dans le ruisseau Crooked, en amont du lac Moose.

L'infrastructure comprendra l'usine, une installation d'entretien, un entrepôt, un vestiaire, un petit complexe de bureaux, une voie d'accès à la mine de 4 km, des puits d'exhaure, des canalisations pour résidus miniers, des conduites d'eau, une ligne de transport d'électricité de 115 kV d'une longueur de 9 km, un dépôt de combustible, un lieu d'enfouissement des déchets non dangereux sur place, deux centrales cryogéniques et des ouvrages de drainage. Les activités de contrôle des eaux de drainage comprendront le contrôle à la source et le captage des eaux. On surveillera le site de manière à évaluer l'efficacité du mur de glace, la qualité des eaux de surface et des eaux souterraines, les émissions atmosphériques, les nuisances sonores et les biocénoses à l'emplacement du site.

Dans le cadre de la planification du projet, un plan de fermeture détaillé a été préparé, conformément aux exigences du ministère du Développement du Nord et des Mines de l'Ontario (MDNMO). En vertu de ce plan, le site retrouvera son état naturel ou quasi naturel une fois les activités minières parachevées. Pour ce faire, on précédera à l'enlèvement de tous les engins de surface, de la machinerie et de l'infrastructure ainsi qu'à la remise en état des lieux en général. Les activités de remise en état comprendront la création d'un nouveau lac de kettle, l'implantation d'une pêche productive et le rétablissement du couvert végétal dans tous les secteurs perturbés, dont les piles de morts-terrains et de stériles et le bassin de résidus miniers. La remise en état du bassin de résidus englobera la restauration du bassin versant du ruisseau South Crooked et de ses habitats. En plus de satisfaire aux exigences du MDNMO, le plan de fermeture comporte aussi des dispositions relative à la restauration de l'habitat de la faune aquatique et terrestre, conformément aux prescriptions du ministère fédéral des Pêches et des Océans (MPO) et du ministère des Richesses naturelles de l'Ontario (MRNO). Des garanties financières couvrant le coût des activités de fermeture sont requises.

Enfin, dans l'établissement des plans de situation pour le projet, et en vertu de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale, des dispositions ont été prises en vue de l'adoption de diverses mesures de compensation pour la détérioration de l'habitat du poisson, conformément aux prescriptions du paragraphe 35(2) de la Loi sur les pêches.

Le calendrier des travaux de construction comporte trois phases : prédéveloppement, mise en place du mur de glace et construction. La phase de prédéveloppement a été amorcée en 1997 et comprenait les activités suivantes :

  • travaux préparatoires à la mise en place du mur de glace (p. ex. construction de la voie d'accès au périmètre de la mine, forage et tubage des puits, installation des collecteurs  et construction de la centrale cryogénique);
  • parachèvement de la ligne de transport de l'électricité.

La deuxième phase, soit la mise en place du mur de glace, devrait être entreprise au premier trimestre de l'an 2000, concurremment aux études de conception détaillée. Des économies sont réalisées en débutant les travaux de construction du mur de glace durant l'hiver, lorsque le sol est déjà gelé. La démonstration du mur de glace est également souhaitable pour appuyer le financement du projet.

Les autres travaux de construction (soit la phase principale de construction) dureront environ 16 mois. Ils devraient commencer en avril 2001, de manière à ce que la production débute en 2002.

1.2 Contexte réglementaire et planification

Le processus réglementaire et de planification englobe la prise en considération des exigences fédérales, provinciales et municipales. La participation du fédéral découle de l'application des dispositions de la Loi sur les pêcheset de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale. Dans la mesure où le MPO a déterminé que la mise en oeuvre du projet entraînera la dégradation, la perturbation ou la destruction de l'habitat du poisson, une évaluation environnementale (EE) est requise aux termes de la LCEE. De plus, étant donné que le rythme de production sera supérieur à 600 tonnes par jour, l'évaluation environnementale comportera une étude approfondie, conformément aux dispositions duRèglement sur la liste d'étude approfondie.

Au niveau provincial, la compagnie doit obtenir plusieurs permis aux termes de la Loi sur les ressources en eau de l'Ontario, de la Loi sur la protection de l'environnement de l'Ontario, de la Loi sur l'amélioration des lacs et des rivières et de la Loi sur l'aménagement du territoire. À cet égard, des permis sont requis pour les activités suivantes : assèchement de l'excavation à ciel ouvert, construction du bassin à résidus, traitement des eaux usées de l'usine, défrichage du site, construction de routes et de lignes de transport de l'électricité, aménagement d'un lieu d'enfouissement, émissions atmosphériques et nuisances sonores.

Au niveau municipal, la compagnie doit respecter le plan de zonage et les plans officiels de la ville de Timmins et du canton de Black River-Matheson.

L'application des prescriptions réglementaires et des dispositions en matière d'aménagement du territoire comprend également l'application de divers règlements, de lignes directrices et de normes. La majorité de ces prescriptions sont exercées à l'échelle provinciale, mais le gouvernement fédéral et l'administration municipale jouent également un rôle important. Des représentants des trois instances ont participé à l'examen de l'EE du projet Aquarius et ont harmonisé leurs exigences grâce aux efforts de coordination du MPO. LeMPO est l'autorité responsable qui doit s'assurer que les dispositions de la LCEEsont mises en oeuvre.

1.3 Portée de l'évaluation environnementale

L'EEcouvre tous les aspects de l'exploitation minière, du traitement du minerai, de la gestion des eaux usées et des résidus solides et de la mise en place de l'infrastructure. Elle s'applique aussi à la construction, à l'exploitation et au déclassement possible des installations. Dans ce contexte, et compte tenu de la participation des divers paliers de compétence, l'EE est axée plus particulièrement sur les aspects du projet qui influent ou peuvent influer sur les conditions hydrologiques, notamment sur l'hydrologie des eaux de surface et des eaux souterraines et sur l'habitat aquatique. L'accent mis sur les conditions hydrologiques reflète les dispositions de la Loi sur les pêches ont déclenclé l'EE, et le rôle duMPO à titre d'autorité responsable.

Au-delà des dispositions générales de la LCEE, la nature et l'étendue des éléments à inclure dans l'EE ont été déterminées par suite de vastes consultations menées auprès de divers organismes et du public. Ce processus de consultation a réuni plusieurs organismes fédérauxet provinciaux chargés de la réglementation, de même que des citoyens, le grand public et les Premières nations.

1.4 Contexte général

La plupart des terres visées par le projet se trouvent dans les limites municipales de la Ville de Timmins (la Ville). Toutefois, certaines portions de l'aire de confinement des résidus empiètent sur le canton de Black River-Matheson (CBRM), à l'est. Timmins est une agglomération de 47 461 habitants (recensement de 1991) et a une longue tradition minière. Les activités forestières représentent également une importante base de ressources pour l'économie locale. Six mines y sont actuellement en exploitation, dont cinq mines d'or. Le Plan officiel (PO) de la Ville spécifie que l'exploitation minière est la pierre angulaire de l'économie locale, et appuie l'établissement responsable de nouveaux projets miniers sur les terres qui lui appartiennent. La majorité des terres de la ville sont boisées et désignées zones de milieu sauvage dans le PO; l'exploitation minière y est autorisée. Timmins est également un centre administratif du gouvernement provincial; sept ministères y ont des bureaux, dont le MDNMO, le MEO, leMRNOet le ministère du Travail (MTO). Le canton de Black River-Matheson est essentiellement une municipalité rurale qui compte plusieurs petits centres de population, dont le plus important est la ville de Matheson, avec une population de 984 habitants (recensement de 1991).

Les résidants qui vivent dans la zone du projet sont répartis le long du corridor de la route 101, juste au nord de la mine, et le long de la route 67, qui est reliée par le nord à la route 101. Les maisons sont toutes de type rural. Il y a aussi plusieurs petits lotissements de villégiature, situés à une certaine distance de la zone du projet. Le parc provincial Kettle Lakes se trouve à 2 km environ au nord de la zone de développement du projet proposé. Il s'agit d'un parc récréatif qui offre diverses possibilités de loisirs et de préservation du milieu naturel.

Les portions septentrionales du district de Timmins, dans les environs de la zone du projet, sont généralement caractérisées par un relief onduleux à plat reposant sur des argiles varvées mal drainées et des tills argileux. L'esker Frederick House, à l'est du lac Night Hawk, constitue un accident géographique local qui surplombe une plaine argileuse. De nombreux petits lacs de kettle et dépressions sont associés à l'esker, dont plusieurs lacs situés dans le parc provincial Kettle Lakes.

Le réseau hydrographique de la région est constitué du lac Night Hawk et des rivières Whitefish, Frederick House et Driftwood. Le lac Night Hawk, juste à l'ouest du site du projet, se déverse dans la rivière Frederick House, au nord. La rivière Driftwood arrose les régions à l'est, dans les environs du lac Moose, et coule vers le nord-est jusqu'aux rivières Black et Abitibi. Le réseau hydrographique local est constitué principalement du ruisseau Crooked, qui se jette dans le lac Moose et dont le bassin versant couvre 55 km². Trois bassins versants plus petits, soit ceux des lacs Aquarius, Roundelay et McGoshen, s'écoulent vers l'ouest jusqu'au lac Night Hawk. Le régime d'écoulement dans les bassins versants locaux dépend en grande partie des interactions entre ces bassins versants et l'esker Frederick House.

Les communautés forestières sont tributaires des conditions hydriques et pédologiques ainsi que de l'activité forestière et des incendies. Les communautés locales établies sur l'esker sont dominées par le pin gris et comprennent de petites associations de peuplier, d'épinette noire, de bouleau à papier et de sapin baumier. Les flancs de l'esker abritent des communautés de l'écotone qui sont dominées par l'épinette noire, le peuplier, le bouleau à papier et le sapin baumier. La plaine argileuse est dominée par les pessières et les sapinières, y compris des zones de muskeg boisé.

Les communautés fauniques et halieutiques locales sont typiques des régions boréales. L'orignal est le principal ongulé. L'ours noir, le loup et une variété d'animaux à fourrure et de petits mammifères constituent les autres espèces fauniques. L'avifaune est assez diversifiée pendant les périodes de nidification et de migration, mais elle est éparpillée en hiver. La densité et la diversité des espèces sauvages sont proportionnelles à la complexité structurale des habitats forestiers.

En ce qui a trait à la pêche, la zone du projet est située dans l'unité de la rivière Frederick House, qui abrite la population de poissons de sport la plus productive de la région. Cette situation est due en grande partie à la présence du lac Night Hawk et du lac Frederick House. Ces vastes lacs d'eau tempérée ont été créés ou agrandis par la construction du barrage régulateur d'Ontario Hydro. Une petite proportion seulement des lacs et cours d'eau du district fournissent un habitat d'eau froide; la plupart sont associés à des systèmes d'esker et à des zones d'épandage fluvio-glaciaire. À l'intérieur de la zone générale du projet, de nombreux lacs de kettle et petits ruisseaux abritent une diversité d'espèces de poissons d'eau froide ou tempérée. Ces espèces sont l'omble de fontaine, le grand brochet, la perche et le grand corégone.

2.0 DESCRIPTION DU PROJET

2.1 Exploitation minière

Les opérations minières suivantes seront réalisées : préparation du terrain, installation et formation du mur de glace, assèchement de la mine à ciel ouvert, enlèvement et élimination des morts-terrains, extraction du minerai et des stériles. Les activités connexes comprennent la lutte contre le bruit, l'élimination des poussières, la gestion et l'évacuation des eaux usées, et la surveillance.

La mine à ciel ouvert proposée se trouve à l'emplacement de l'ancienne mine souterraine Aquarius et comprend le chevalement, l'usine de broyage, les aires de stockage des résidus et les dépôts. Ces installations occupent environ 20 % de la superficie de la mine et devront être enlevées au cours de la préparation du site. Le terrain de la mine a déjà été déboisé dans le cadre des activités de préparation du site. Les bâtiments existants et les installations connexes seront vendus et réutilisés ailleurs. Les matériaux en vrac et autres matières non dangereuses, qui ne peuvent être vendus ou réutilisés, seront enlevés et empilés sur les morts-terrains.

Afin d'empêcher les eaux souterraines de pénétrer dans la mine à ciel ouvert et de réduire le plus possible l'impact sur l'environnement, on mettra en place un mur de glace (fait de sol congelé) d'environ 5 m d'épaisseur sur tout le périmètre de la mine (3 500 m). Le mur sera constitué d'environ 60 à 80 m de morts-terrains et traversera le substrat rocheux sous-jacent; il comprendra quelque 2 200 tubes congélateurs espacés de 1 à 3 m les uns des autres. Les tubes seront reliés à deux centrales cryogéniques par une série de collecteurs. Ces centrales fourniront une saumure qui circulera en circuit fermé dans les tubes congélateurs. Une fois le système activé, il faudra de 20 à 25 semaines pour congeler le sol. L'intégrité du mur de glace sera constamment surveillée au moyen de capteurs de température et de piézomètres. Lorsque le mur de glace aura été réalisé, on procédera à l'assèchement des morts-terrains dans la mine en utilisant des puits de rabattement de diamètre moyen à grand. L'assèchement complet des morts-terrains jusqu'au substrat rocheux prendra environ deux ans.

Peu après le début des travaux d'assèchement, et lorsque la nappe phréatique aura été suffisamment abaissée, on pourra procéder à l'enlèvement des morts-terrains au moyen d'équipement minier de fort tonnage (p. ex. excavateur, chargeuse frontale et camion-remorque). Les matériaux seront transportés par camion jusqu'à l'aire de stockage des morts-terrains et des stériles à l'ouest de la mine à ciel ouvert où ils seront empilés en permanence. L'aire de stockage mesurera environ 250 ha et comportera des niveaux d'une hauteur maximale d'environ 30 m, dont la pente présentera un rapport de 4 à 1. La circulation du matériel lourd à la surface de la pile constituera la principale source individuelle de bruit. Par conséquent, un talus anti-bruit de 10 m de haut sera érigé autour du périmètre nord de la pile. D'autres mesures seront également prises notamment la réduction de la distance à franchir la nuit et, peut-être, l'installation de silencieux spéciaux et de jupes sur les moteurs. Des études de modélisation du bruit effectuées par HGC ont révélé que la compagnie se conformera aux lignes directrices du MEO grâce à l'application combinée de ces mesures. La vaporisation d'eau et l'utilisation d'un surfactant permettront d'éliminer les poussières.

L'extraction du minerai et des stériles se fera par forage et dynamitage. Le minerai sera acheminé vers l'usine de broyage qui sera alimentée en permanence. De la même manière, les stériles seront transportés jusqu'à la pile de morts-terrains et de stériles. Pour favoriser la remise en état finale et le rétablissement du couvert végétal, les stériles seront mélangés aux morts-terrains constitués d'argiles, de silts et de sables.

L'eau de puits non polluée provenant des activités d'assèchement des morts-terrains sera déversée directement dans les eaux de surface; les précautions appropriées seront prises pour limiter l'érosion. Les eaux pluviales et les eaux d'infiltration qui pénètrent dans la mine contiendront des matières en suspension, de l'ammoniac résiduel provenant des explosifs, ainsi que des huiles et des graisses résiduelles associées à l'utilisation de matériel lourd. Ces eaux seront recueillies dans des puisards distincts où les sédiments, les huiles et les graisses seront éliminés. En premier lieu, l'eau traitée sera déversée dans un bassin sec où l'eau sera exfiltrée et les solides retenus. Lorsque l'installation de gestion des résidus sera en service, l'eau sera pompée jusqu'au bassin à résidus en vue de sa clarification finale, puis elle sera rejetée dans l'environnement.

Les exigences en matière de surveillance associées à l'exploitation minière, et tous les autres aspects du projet, sont décrits à la section 8.

2.2 Traitement du minerai et des eaux usées

Le minerai sera extrait à raison d'environ 7 500 tonnes/jour en moyenne dans un bâtiment fermé, qui sera situé juste au sud de la mine à ciel ouvert. Le traitement comprendra les étapes suivantes :

  • concassage et broyage;
  • séparation gravimétrique et récupération des grosses particules d'or libre (taux de récupération estimé de 50 %);
  • lixiviation par cyanuration des résidus et dissolution de l'or résiduel;
  • adsorption au charbon activé en pulpe et récupération de l'or dans la solution de cyanure;
  • désorption et extraction électrolytique du charbon en vue de récupérer l'or du charbon chargé;
  • traitement en usine des boues de charbon en pulpe en utilisant le procédé d'oxydation (élimination du cyanure) SO2/air d'Inco et le procédé de précipitation des métaux lourds.

Selon le ministère de l'Environnement de l'Ontario, l'élimination du cyanure et la précipitation des métaux lourds en vue du traitement des déchets d'usine avant leur rejet dans le bassin à résidus constituent la meilleure technique existante d'application rentable (MTEAR) pour l'industrie. Les essais effectués par Lakefield Research of Canada Ltd. ont révélé que l'utilisation de cette technologie donnera lieu à un effluent de qualité acceptable à très faible teneur en cyanure et en métaux lourds associés. La production d'un tel effluent est facilitée par le fait que le minerai a une très faible teneur en métaux lourds associés comparativement à celui de nombreuses mines d'or.

L'eau traitée permettra de répondre à environ 95 % des besoins en eau de l'usine. Les 5 % qui restent seront fournis par l'eau contenue dans le filon nourricier et par l'eau d'étanchéité. Tous les réactifs seront entreposés dans l'usine même, ou juste à côté, et les installations pourront confiner tout déversement éventuel.

2.3 Traitement des résidus solides et des eaux usées

L'effluent traité de l'usine sera évacué sous forme de boue vers une aire de confinement des résidus située à environ 3 km au sud-est de l'usine. Les résidus solides ont la consistance du limon et du sable fin. L'aire de confinement recevra aussi l'eau des puisards de la mine, comme il a été mentionné à la section 2.1.

L'aire de confinement des résidus consiste en une vallée naturelle sise sur le flanc est de l'esker. La vallée sera bordée à l'est par un barrage artificiel en terre à faible perméabilité. Les boues seront acheminées vers le bassin de résidus au moyen d'une canalisation en polyéthylène haute densité (PEHD) de 300 mm de diamètre. L'eau traitée sera réacheminée vers l'usine via une canalisation en PEHD de 250 mm de diamètre.

L'aire de confinement des résidus retient les résidus et favorise la décantation des particules fines de la colonne d'eau, y compris les métaux lourds résiduels associés. De plus, le bassin à résidus permet la volatisation du cyanure résiduel et de l'ammoniac. L'ammoniac provient de l'utilisation d'explosifs nitrate-fuel (ANFO) et est contenu dans l'eau des puisards de la mine, de même que l'ammoniac issu de la décomposition du cyanure.

Le bassin à résidus devra avoir une superficie minimale de 50 ha afin de garantir le traitement adéquat de l'effluent, ce qui équivaut à un temps de séjour moyen de l'effluent d'environ 50 jours. De même, pour réduire le plus possible le déroutage éventuel de l'effluent, le bassin comprend deux sections distinctes séparées par une digue ou un mur de limon. Une lagune tertiaire (de polissage) d'environ 10 ha sera également construite juste en aval du bassin, en vue de la clarification de l'effluent avant son rejet dans l'environnement. Des essais et des calculs du bilan massique révèlent que les normes relatives aux effluents du Règlement 560/94 de l'Ontario seront respectées pour tous les paramètres lors du rejet de l'effluent terminal dans l'environnement.

L'effluent terminal du bassin à résidus traversera un petit complexe de milieux humides avant d'être déversé dans le ruisseau Crooked, qui se jette dans le lac Moose. Selon les calculs effectués, les objectifs provinciaux de qualité de l'eau (OPQE) pour la protection de la vie aquatique devraient être atteints dans le ruisseau Crooked pour tous les paramètres et dans toutes les conditions d'écoulement, y compris la condition 7Q20, à l'exception du cuivre. Les calculs montrent que les concentrations totales de cuivre varieront d'environ 0,010 à 0,018 mg/L, ce qui est comparable aux 0,005 mg/L prescrits dans les OPQE. Une valeur de 0,005 mg/L présuppose tout le cuivre est présent sous sa forme la plus toxique (c.-à-d. l'ion Cu2+). L'analyse de la dureté de l'eau et des acides organiques présents naturellement dans les eaux réceptrices indique que seulement 10 % environ du cuivre sera présent sous cette forme toxique, qui est biodisponible. Le reste sera présent sous des formes complexes, qui sont caractérisées par une faible biodisponibilité. Par conséquent, le rejet de l'effluent dans le ruisseau Crooked n'aura aucun effet nocif sur le biote aquatique du ruisseau.

2.4 Infrastructure

L'infrastructure associée au projet comprendra l'usine, des annexes (une installation d'entretien, un entrepôt, un vestiaire, un petit complexe de bureaux), des puits d'exhaure, des canalisations à résidus, des conduites d'eau, une voie d'accès à la mine de 4 km, une ligne de transport d'électricité de 115 kV d'une longueur de 9 km, un dépôt de combustible, un lieu d'enfouissement des déchets non dangereux sur place, deux centrales cryogéniques et des ouvrages de drainage.

L'ensemble du complexe de l'usine, dont les annexes, les dépôts, les aires de stationnement, couvrira une superficie d'environ 6 à 7 hectares, dont quelque 10 000 m²(ou 15 %) seront occupés par les bâtiments et les réservoirs.

Les puits d'exhaure seront reliés à une conduite de refoulement qui acheminera l'eau de forage non polluée jusqu'au lac Roundelay principalement, sur une période d'environ deux ans. L'eau de forage pompée pourra aussi être acheminée vers les lacs Aquarius, Legare ou Vader's. Les conduites d'eau et de résidus mèneront plus ou moins directement jusqu'au bassin à résidus. Des bassins de captage et des fossés de drainage seront aménagés le long de la route, afin de pouvoir contenir tout déversement éventuel.

La voie d'accès proposée à la mine est reliée au point d'intersection des routes 101 et 67, juste au nord-est de la propriété. De là , elle contourne les périmètres ouest et sud de la pile de morts-terrains et de stériles jusqu'à l'usine. La ligne de transport d'électricité est reliée au réseau électrique régional de 115 kV, au nord du lac Charland et à l'ouest de la route 67, à quelque 6,8 km au nord-nord-ouest de l'usine. De là, elle longe la route 67 vers le sud sur une distance d'environ 500 m jusqu'à l'intersection des routes 101 et 67. Au sud de la route 101, elle suit la voie d'accès à la mine sur le périmètre de la pile de morts-terraines et de stériles jusqu'à l'usine.

Le lieu d'enfouissement des déchets non dangereux sera aménagé sur un haut-plateau au sol argileux bien drainé, au sud-ouest de l'usine. Il consistera en un système classique de tranchées avec remplissage en surface, et sera progressivement remis en état.

Les deux centrales cryogéniques jouxtent les parties nord-est et sud de la mine à ciel ouvert.

2.5 Abandon et déclassement

La responsabilité administrative première de l'abandon du projet et du déclassement du site incombe au ministère du Développement du Nord et des Mines de l'Ontario (MDNMO). Aux termes de la Loi sur les mines de l'Ontario, le promoteur d'un nouveau projet minier doit dresser un plan de fermeture détaillé de la mine, avant la mise en oeuvre du projet. L'objet ultime d'un tel plan est de remettre le site dans son état naturel ou quasi naturel après la réalisation des activités minières, de manière à ce qu'il puisse être utilisé à d'autres fins, conformément au principe du développement durable. Le promoteur doit aussi donner des garanties financières que des fonds suffisants seront disponibles pour mettre en oeuvre le plan de fermeture. Trois niveaux de fermeture sont prévus : la suspension temporaire, au cours de laquelle les lieux sont entretenus et surveillés; la mise en inactivité, par laquelle on prévoit la reprise des activités sans surveillance des lieux toutefois; et la fermeture définitive (c.-à.-d. déclassement et abandon).

Les principales mesures proposés pour le déclassement et l'abandon sont les suivantes :

  • enlèvement de tous les bâtiments, équipements, machineries et matériels (autres que les morts-terrains, les stériles et les résidus miniers) des lieux en vue de leur réutilisation, mise au rebut ou élimination; les déchets non dangereux qui ne peuvent être ainsi éliminés seront enfouis sur place dans une décharge qui sera aménagée à l'emplacement de la pile de stockage des morts-terrains et des stériles;
  • remise en état de la mine à ciel ouvert afin de créer un lac de kettle qui sera intégré au lac Legare, de façon à fournir un habitat productif pour le poisson et d'autres formes de vie aquatique;
  • nivelage de la pile de morts-terrains et de stériles et rétablissement du couvert végétal de manière à fournir un habitat terrestre restauré;
  • restauration du bassin à résidus, y compris le rétablissement du couvert végétal en surface, et remise en état de l'habitat lotique pour le poisson et d'autres formes de vie aquatique;
  • remise en état générale des lieux.

Les activités de restauration seront assorties d'un plan de surveillance approprié pour garantir l'efficacité des mesures prises.

2.6 Main-d'oeuvre et besoins opérationnels

Durant la phase de construction du projet, il devrait y avoir environ 424 travailleurs de la construction, dont la majorité sera affectée à l'usine de traitement et de broyage ainsi qu'à l'aire de confinement des résidus. Lorsque les travaux de construction seront terminés, 194 personnes seront embauchées dans les secteurs suivants : sécurité, administration, fonctionnement de l'usine, exploitation minière et environnement. Le personnel de l'usine (60) et le personnel contractuel engagé dans les opérations minières (100) seront les plus nombreux.

Outre les emplois directs, le projet générera des emplois indirects et diverses retombées. Selon les estimations de la Division des entrées-sorties de Statistiques Canada (base de données de 1990), chaque emploi direct dans l'industrie aurifère créera 0,97 emploi indirect. Les emplois indirects sont ceux associés à la prestation de biens et services « en amont », comme l'achat d'équipement, les approvisionnements, les marchés de services, le génie, etc. Les autres retombées associées à l'injection des sommes tirées des salaires et des revenus d'entreprise dans l'économie générale ne sont pas comprises dans le chiffre de 0,97.

Le ministère fédéral de l'Énergie, des Mines et des Ressources a publié des données plus exhaustives sur l'emploi indirect et les retombées des mines de métaux dans le nord de l'Ontario (enquête de 1988). Au total, ce secteur a généré 31 000 emplois miniers directs, 116 068 emplois miniers indirects et 204 920 emplois tertiaires, de même que d'autres emplois à l'extérieur de la région. Ces emplois indirects et tertiaires ne sont pas totalement tributaires de l'industrie minière, mais l'exploitation minière est un élément important de leur existence. Selon l'Association minière du Canada (1993), trois emplois indirects découlent de chaque emploi direct créé dans le secteur minier.

La localité de Timmins est bien placée pour profiter des occasions d'emploi et de service associées au projet Aquarius. Elle connaît bien l'industrie minière; la grande majorité des fournisseurs et des marchés de services sont déjà bien établis dans la région. En outre, la main-d'oeuvre locale est qualifiée.

3.0 SOLUTIONS DE RECHANGE AU PROJET ET OPTIONS DE MISE EN OEUVRE

Les solutions de rechange au projet et les diverses options de mise en oeuvre ont été évaluées en fonction d'un ensemble d'« objectifs de performance » et de « critères d'évaluation » connexes. Les objectifs de performance sont des attributs essentiels au succès du projet et permettent de différencier les solutions de rechange. Divers ensembles de critères de performance ont été élaborés pour chacun des volets du projet (exploitation minière, traitement du minerai, élimination des résidus miniers, par exemple). Pour chaque objectif, trois critères d'évaluation ont été établis. Les critères ont été rangés dans les catégories suivantes : « privilégié », « acceptable » et « inacceptable »..

Durant l'évaluation de chaque volet du projet, chaque solution de rechange a été évaluée en fonction des objectifs de performance et critères d'évaluation connexes. Si une solution a été jugée « inacceptable » à l'égard d'un ou de plusieurs objectifs de performance, elle a donc été jugée très insatisfaisante pour au moins un aspect important et a donc été rejetée. Dans ce contexte, la solution ayant reçu le plus grand nombre de cotes élevées a généralement, mais pas toujours, été considérée comme étant la meilleure solution globale. Néanmoins, il faut préciser que tous les objectifs de performance ne sont pas d'égale importance et que, dans certains cas, une solution peut avoir été jugée comme étant la solution globale privilégiée, indépendamment des cotes reçues. Un système de ce type a été choisi de préférence aux systèmes numériques en raison de sa facilité d'utilisation et de sa capacité inhérente à tenir compte des nombreux aspects divergents des évaluations.

3.1 Solutions de rechange au projet

Les solutions de rechange suivantes ont été examinées :

  1. extraction et broyage du minerai sur place;
  2. extraction du minerai sur place, mais traitement à l'extérieur;
  3. extraction du minerai sur place et traitement partiel du minerai sur place (concentration gravimétrique ou flottation), mais traitement intégral du minerai (cyanuration) à l'extérieur;
  4. abandon des opérations (ne rien faire).

Les objectifs de performance utilisés dans l'évaluation des solutions de rechange au projet ont tenu compte des éléments suivants : rendement du capital investi, santé et sécurité des travailleurs, santé et sécurité de la population, répercussions environnementales et socioéconomiques, retombées socioéconomiques et possibilités de remise en état. L'extraction et le traitement du minerai sur place (solution no 1) ont été privilégiés, recevant la meilleure cote pour cinq des sept critères de performance et des cotes acceptables pour les deux autres objectifs. Les solutions nos 2 et 4 ont été jugées inacceptables au titre du rendement du capital investi et ont donc été rejetées. La solution no 4 a également été jugée inacceptable sur le plan des retombées socioéconomiques. La solution no 3 a été jugée acceptable pour ce qui est de la performance globale, mais n'a pas été considérée comme l'option privilégiée en raison des coûts élevés et de l'absence d'avantages additionnels pour tous les objectifs.

3.2 Exploitation minière

L'examen des solutions de rechange aux opérations minières a pris en considération divers éléments secondaires, assortis chacun de solutions, d'objectifs de performance et de critères particuliers. Ces éléments et solutions de rechange pris en compte dans les évaluations sont énumérés ci-dessous (les diverses solutions sont indiquées entre parenthèses) :

  • méthode d'exploitation (puits, galeries inclinées, excavation à ciel ouvert);
  • maîtrise des eaux souterraines (mur de glace, cimentation, assèchement conventionnel);
  • enlèvement et élimination des morts-terrains et des stériles (à l'ouest de la mine à ciel ouvert, au sud-est de la mine, combinaison des deux options);
  • gestion et élimination des eaux d'exhaure - eaux de forage (déversement direct dans le lac Roundelay, le lac Legare, le ruisseau Aquarius ou le lac Night Hawk);
  • gestion et élimination des eaux d'exhaure - eau de puisard (construction d'un système de traitement des eaux de puisard ou pompage des eaux jusqu'à l'aire de confinement des résidus).

L'exploitation à ciel ouvert est la seule méthode économiquement rentable d'exploiter le corps minéralisé. Les méthodes d'extraction souterraine sont inacceptables en ce qui a trait à l'exploitation efficace du corps minéralisé et à la rentabilité.

Pour ce qui est de la maîtrise des eaux souterraines, la cimentation a été jugée inacceptable sur le plan de l'intégrité du système et de la responsabilité. L'assèchement conventionnel a été jugé provisoirement acceptable, globalement, mais il aura des répercussions plus importantes sur les lacs de kettle de la région et sera également plus coûteux comparativement à la réalisation d'un mur de glace. Le mur de glace n'aura aucun effet sur la nappe phréatique environnante et les lacs de la région et constitue l'option la plus économique; il a donc été considéré comme étant la solution globale privilégiée.

En ce qui a trait à l'élimination des morts-terrains et des stériles, l'emplacement de l'aire de confinement à l'ouest de la mine a été privilégié en raison de sa rentabilité, des effets sur les écosystèmes terrestres et aquatiques, de l'esthétique et des possibilités de remise en état. L'emplacement au sud-est a été privilégié dans la perspective de la lutte contre le bruit. Toutefois, les études de modélisation du bruit révèlent que les critères antibruit seront satisfaits avec la première option. La combinaison des deux solutions a été privilégiée pour toutes les catégories sauf la rentabilité et a été retenue comme option de rechange si les mesures d'atténuation du bruit à l'ouest de l'aire de confinement des morts-terrains ne sont pas aussi efficaces qu'on l'avait prévu.

La gestion des eaux d'exhaure comprend deux activités distinctes : le rejet des eaux d'exhaure au cours des travaux d'assèchement initiaux, et l'élimination des eaux de puisard. Cette dernière opération se poursuivra tout au long de la durée de vie de la mine. En ce qui a trait à l'élimination des eaux d'exhaure, la solution privilégiée est d'acheminer la plus grande partie de ces eaux vers le lac Roundelay. Le lac Roundelay est le plan d'eau récepteur le plus près et peut absorber le volume d'eau prévu sans donner lieu à des problèmes d'érosion. De petits volumes d'eau peuvent aussi être déversés dans d'autres plans d'eau de la région. La qualité de l'eau d'exhaure n'est pas un enjeu. Pour ce qui est de la gestion de l'eau des puisards de la mine, la solution privilégiée consiste à pomper cette eau jusqu'à l'aire de confinement des résidus, étant donné que celle-ci doit être aménagée de toutes façons et qu'elle pourra absorber le volume d'eau prévu. Durant les travaux d'assèchement initiaux, il est recommandé de procéder à l'élimination de l'eau des puisards dans une dépression distincte, car le bassin à résidus ne pourra pas recevoir cette eau à ce moment-là. L'eau d'exhaure acheminée vers la dépression sera exfiltrée jusqu'aux eaux souterraines et ne contiendra pas d'ammoniac associé à l'utilisation d'explosifs, étant donné que l'extraction n'aura pas commencé lorsque les travaux d'assèchement initiaux se dérouleront.

3.3 Traitement du minerai et des eaux usées

Cinq méthodes de traitement du minerai ont été examinées :

  • concentration gravimétrique;
  • concentration gravimétrique et cyanuration des résidus;
  • concentration gravimétrique, flottation et cyanuration;
  • cyanuration directe du minerai;
  • flottation puis cyanuration du concentrat obtenu.

Deux objectifs de performance ont été utilisés pour évaluer les diverses options, soit la rentabilité des opérations et les possibilités de traitement efficace des eaux usées. Comme il existe des options efficaces de traitement des eaux usées pour toutes les solutions, la rentabilité a été le seul facteur considéré. Dans ce contexte, la solution privilégiée est la concentration gravimétrique suivie de la cyanuration des résidus. Cette solution assure une récupération maximale de l'or, soit 98,2 %.

L'autre facteur considéré est le traitement des eaux usées. Afin d'assurer le traitement optimal des effluents et de prévenir tout effet nocif possible associé au suintement du bassin à résidus, ou à des défaillances des canalisations, on a opté pour l'élimination du cyanure et la précipitation des métaux lourds à l'usine. Les technologies suivantes ont été examinées pour les mines d'or :

  • procédé d'oxydation SO2/air d'Inco;
  • procédé faisant appel au peroxyde d'hydrogène (H2O2);
  • procédé de chloration alcaline;
  • procédé d'acidification-volatilisation-régénération (AVR).

Parmi ces technologies, le procédé d'oxydation SO2/air d'Inco est le seul dont l'efficacité a été avérée pour l'élimination des cyanures libres et des cyanures métalliques complexes et pour la précipitation des métaux lourds dans les boues. Il s'agit donc de la solution privilégiée.

3.4 Confinement des résidus miniers et gestion des eaux usées

Une évaluation préliminaire de 11 sites potentiels de confinement des résidus a été faite pour déterminer ceux susceptibles de faire l'objet d'un examen plus approfondi. Quatre sites ont ainsi été sélectionnés (A, C, E et J). Les objectifs de performance utilisés au cours de l'évaluation ont été les suivants :

  • intégrité et fiabilité du système;
  • rentabilité de la construction et de l'exploitation;
  • compatibilité avec d'autres composantes du projet;
  • réduction maximale des effets sur l'habitat aquatique local;
  • traitement optimal des eaux;
  • réduction maximale des effets sur le milieu terrestre;
  • réduction maximale des effets socioéconomiques;
  • disponibilité des terres (c.-à-d. propriété);
  • lutte contre l'érosion durant la construction;
  • possibilités de remise en état.

Le site C (vallée du ruisseau South Crooked) a été le site privilégié pour ce qui est du potentiel de confinement, de l'intégrité à court et à long terme du système, de la rentabilité et du traitement optimal des eaux.

Le site A a été jugé inacceptable en raison du coût prohibitif des opérations; en outre, l'emplacement de l'aire de confinement des résidus entre partiellement en conflit avec l'emplacement privilégié de la pile de stockage des morts-terrains et des stériles. L'aménagement du bassin à résidus entraînerait la perte irréversible du lac Aquarius. Le site E a été rejeté en raison des préoccupations concernant l'intégrité et la fiabilité à court et à long terme du système; des exigences en matière de construction dans la plaine d'inondation du ruisseau Crooked; des préoccupations potentielles concernant la remise en état et des considérations liées à la qualité de l'eau en raison de la petite taille du bassin et des possibilités de déroutage de l'effluent. Le site J a été rejeté pour les raisons suivantes : coûts, faible potentiel de traitement des eaux et disponibilité des terres.

3.5 Infrastructure

Les options relatives à l'infrastructure dépendent dans une large mesure de l'emplacement des principales installations, notamment la mine à ciel ouvert, les aires de confinement des morts-terrains et des stériles et des réseaux routiers et électriques à l'extérieur du site. Par conséquent, des évaluations limitées des diverses solutions ont été faites, à l'exception de celles relatives à la voie d'accès à la mine et aux lignes de transport de l'électricité.

Les principales installations sont le complexe de l'usine, la voie d'accès à la mine, les lignes de transport de l'électricité et le lieu d'enfouissement sur place. L'emplacement de l'usine a été choisi en fonction de la proximité de la mine et de la présence de substrat rocheux près de la surface de manière à assurer des fondations solides. Une seule zone répondait à ces deux critères et ne présentait aucun problème particulier pour l'environnement. Un site adéquat a également été découvert pour le lieu d'enfouissement au sud-ouest de la mine à ciel ouvert, à un endroit répondant aux critères duMEO, qui ne posait aucun problème socioéconomique ou environnemental.

Trois options ont été envisagées en ce qui a trait à la voie d'accès à la mine :

  • prolongement de la voie d'accès existante;
  • construction d'une nouvelle voie à une certaine distance de la route 101, à l'ouest de la mine à ciel ouvert;
  • accès à la propriété par l'est via la route du lac Gibson ou une route voisine.

Le raccordement de la voie d'accès à l'intersection des routes 101 et 67, à l'ouest de la mine, a été privilégié pour deux raisons : la sécurité routière et l'absence d'interférence potentielle avec d'autres utilisateurs. Le tracé proposé rejoindrait une intersection existante où les automobilistes sont déjà habitués à fusionner. Le prolongement de la voie d'accès existante a été rejeté pour des raisons de sécurité, car les véhicules se rendant à l'usine ou en revenant auraient à franchir la route servant au transport du minerai, pratique jugée dangereuse par l'industrie. L'utilisation de la route du lac Gibson a été rejetée à cause de l'interférence possible avec les automobilistes qui l'empruntent déjà et parce que l'aménagement d'une deuxième entrée, à une certaine distance de la route 101, tout près de l'entrée existante, est jugé dangereux par le ministère des Transports de l'Ontario (MTO).

Au sud de la route 101, toutes les lignes de transport de l'électricité suivent le corridor routier qui mène à la mine. Par conséquent, les options se limitent à cette partie de la voie au nord de la route 101. Trois tracés de rechange ont été considérés :

  • un tracé parallèle aux terrains derrière la route 67;
  • un tracé longeant la route 67;
  • un tracé transversal direct.

D'autres sources d'électricité comme l'amélioration des caractéristiquesde la ligne basse tension existante (27,6 kV) sur un tronçon de 21 km le long de la route 101 et l'utilisation de génératrices ont également été considérées, mais elles ont été rejetées d'emblée.

Tous les tracés couvrent à peu près la même distance (entre 8 et 9 km) et sont reliés à la ligne de transport régionale de 115 kV, à son point le plus rapproché de la zone du rejet. Le tracé sélectionné est parallèle aux terrains derrière la route 67. Il a été choisi à l'issue de réunions publiques et de discussions privées avec des habitants de la région. Un tracé direct le long de la route 67 a été rejeté pour des raisons liées à la pollution visuelle. Un tracé transversal direct a été rejeté à cause des conditions pédologiques (muskeg, marécage.)

3.6 Déclassement et abandon

Les options en matière de déclassement et d'abandon ont été examinées en ce qui concerne la mine à ciel ouvert et le bassin à résidus miniers. La remise en état des autres installations est simple : elle consiste à enlever les installations, à restaurer les lieux et à rétablir le couvert végétal. Les différentes options de restauration de la mine sont les suivantes :

  • remblayer l'excavation avec les morts-terrains et les stériles à la fin des opérations minières;
  • aménager un lac de kettle productif.

Pour ce qui est de la restauration de la mine à ciel ouvert, les objectifs de performance suivants ont été utilisés : rentabilité des opérations, restauration et mise en valeur de l'environnement. L'aménagement d'un lac de kettle productif a été privilégié dans tous les cas.

Deux options ont été examinées relativement à la remise en état du bassin à résidus :

  • réintroduire les résidus (sous forme de boues) dans la mine à ciel ouvert
  • remettre en état la bassin à résidus sur place.

Les objectifs de performance ci-dessus ont été utilisés. La réintroduction des résidus miniers a été jugée inacceptable en raison de ses coûts. La restauration de l'environnement (ruisseau) est possible dans les deux cas. La remise en état du bassin à résidussur place a donc été privilégiée.

4.0 CONSULTATION DES ORGANISMES ET DU PUBLIC

Les consultations menées auprès des organismes et du public sont au centre du processus d'évaluation environnementale, tant pour déterminer la portée et l'étude de l'étude que pour s'assurer que les préoccupations et intérêts de tous les participants sont pris en compte de façon pertinente.

4.1 Consultation des organismes gouvernementaux

Divers organismes fédéraux, provinciaux et municipaux ont participé à l'évaluation environnementale du projet.

Organismes fédéraux

  • Agence canadienne d'évaluation environnementale (ACEE);
  • Pêches et Océans Canada (MPO);
  • Environnement Canada;
  • Ressources naturelles Canada (NRCan).

Organismes provinciaux

  • Ministère de l'Environnement de l'Ontario (MEO) (l'ancien ministère de l'Environnement et de l'Énergie de l'Ontario - MEEO);
  • ministère des Richesses naturelles de l'Ontario (MNRO);
  • ministère du Développement du Nord et des Mines de l'Ontario (MDNMO);
  • ministère des Transports de l'Ontario (MTO).

Organismes municipaux

  • Ville de Timmins;
  • Canton de Black River-Matheson.

Plusieurs réunions et discussions concernant le projet ont été tenues avec ces organismes, à qui des documents avaient été remis pour examen et commentaires. Ces documents sont les suivants :

  • document d'information environnementale portant sur les effets du projet Aquarius sur le milieu aquatique (Environmental Prospectus Focusing on Aquatic Environment Effects, Aquarius Project - AGRA, décembre 1996);
  • étude de base sur l'environnement (Environmental Baseline Study, Aquarius Project, Timmins, Ontario - AGRA, février 1996);
  • ébauche d'étude approfondie (Draft Comprehensive Study Environmental Assessment, Aquarius Project, Timmins, Ontario -AGRA, mars 1997);
  • plan de fermeture de la mine (Mine Closure Plan, Aquarius Project, Timmins, Ontario - AGRA - juillet 1997);
  • divers documents techniques (documents complémentaires) et d'autres documents justificatifs sur les sujets suivants : hydrogéologie, considérations géotechniques; organisation d'usine, réalisation du mur de glace; construction du bassin à résidus, tracé de la ligne de transport d'électricité et atténuation du bruit.

Le processus d'évaluation environnementale a été officiellement déclenché le 23 décembre 1996, par une lettre duMPO àAGRA répondant au document d'information environnementale de décembre. Une réunion relative à l'établissement de la portée du projet a par la suite été tenue avec les organismes fédéraux et provinciaux le 24 janvier 1997; elle visait à confirmer la portée générale et la nature du document d'EE et à examiner les mécanismes de participation du public.

En vertu de leurs responsabilités respectives en matière d'examen, les organismes ont eu la possibilité d'examiner n'importe quel aspect du projet; toutefois, dans le cadre de cette structure générale, chaque organisme possède également un mandat particulier sur lequel s'appuie leur participation. L'ACEE a pour responsabilité première de veiller à ce que toutes les exigences de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale soient satisfaites. Le MPO est l'autorité responsable pour le projet; à ce titre, il doit s'assurer que l'évaluation environnementale sera exhaustive et appropriée. Il doit aussi coordonner les réponses des autres organismes gouvernementaux. Les ministères fédéraux de l'Environnement et des Ressources naturelles doivent fournir un appui technique sur divers aspects du projet.

Des mandats particuliers ont été confiés aux organismes provinciaux. Ainsi, le MEO s'occupe de la gestion de la qualité de l'eau et de l'air, leMRNO, de l'administration des terres publiques et de la protection des ressources naturelles, le MDNMO, de l'administration des ressources minérales et du déclassement du site après la réalisation des activités minières. Les administrations municipales sont responsables de l'aménagement du territoire et du zonage, de la prestation de services à la communauté et du développement économique.

Chacun des organismes susmentionnés a formulé des commentaires écrits sur l'ébauche d'étude approfondie et, le cas échéant, reçu une réponse écrite d'Echo Bay ou de ses consultants. Le rapport final d'étude approfondie a été modifié pour tenir compte des commentaires et réponses des divers organismes. Les commentaires des organismes ont été très généraux, comme il fallait s'y attendre, mais la majorité d'entre eux a porté sur les éléments suivants : réalisation et maintien du mur de glace aux fins de la maîtrise des eaux souterraines; choix de l'emplacement du bassin à résidus; qualité et gestion des eaux de surface; émissions atmosphériques et nuisances sonores; protection du parc provincial Kettle Lakes; exigences en matière de compensation pour la perte d'habitat du poisson; remise en état des lieux après la fermeture de la mine; surveillance.

4.2 Population locale et utilisateurs des terres

Comme il est mentionné dans les sections 1.4 et 5.4 du présent sommaire, quelques personnes habitent dans les environs de la zone visée par le projet. La plupart d'entre elles sont largement dispersées le long des routes 101 et 67, et dans des lotissements plus éloignés en bordure des lacs Charland et McInnis, à environ 6 km au nord de la zone du projet, et du lac Gibson, à 10 km à peu près au sud-est de la zone. En outre, quelques personnes utilisent les terres dans les environs de la zone du projet à des fins de loisirs et d'exploitation des ressources.

Les résidants et utilisateurs des terres ont été conviés à participer à la version préliminaire de l'ébauche d'étude approfondie le 13 février 1997 lors de réunions publiques tenues à Timmins, ainsi qu'à la version post-préliminaire de l'étude le 8 mai 1997 à Timmins et le 9 mai 1997 à Connaught. L'ébauche d'étude approfondie et l'étude de base sur l'environnement ont été mises à la disposition des résidants dans trois lieux publics, avant la tenue des réunions de mai 1997. D'autres réunions ont eu lieu les 12 février, 3 juin, 25 juin, 14 août et 22 août 1997 pour discuter de certains aspects du projet avec les résidants et les utilisateurs des terres. En outre, Echo Bay a organisé des rencontres individuelles avec plusieurs résidants et utilisateurs des terres pour répondre à des préoccupations particulières et a reçu des commentaires écrits de certains d'entre eux. La compagnie ou ses consultants ont répondu par écrit à ces commentaires. Dans certains cas, les discussions avec des résidants ont donné lieu à l'achat de terrains. Des arrangements en matière de compensation ont également été conclus avec les utilisateurs des terres de certains secteurs s'il existait des preuves irréfutables que les activités d'exploitation minière auraient eu des effets négatifs sur leurs modes de vie.

Tout au long du processus de consultation des résidants et des utilisateurs des terres, Echo Bay a déployé des efforts concertés pour répondre aux préoccupations légitimes des parties intéressées. Toutefois, comme pour tout projet de cette ampleur, il n'a pas toujours été possible de répondre à toutes les préoccupations ou tous les intérêts. Ce fut le cas de M. Roger Fortier, un résidant, et de Mme Corinne Miller, qui l'appuyait. M. Fortier a exprimé des inquiétudes à l'égard des éléments suivants : valeurs des propriétés, tracé de la voie d'accès et de la ligne de transport d'électricité, emplacement de l'aire de stockage des morts-terrains et des stériles, qualité des eaux souterraines, nuisances sonores et émissions de poussières, et occasions d'emploi. Les aspects techniques de ces questions ont été examinés en détail dans le rapport d'étude approfondie. M. Fortier ou des personnes agissant en son nom ont fait des représentations aux ministères fédéraux et provinciaux, à la Ville de Timmins et à des hommes et femmes politiques aux niveaux fédéral et provincial. Ces présentations comprenaient des demandes concernant la tenue d'une évaluation environnementale distincte du projet par le gouvernement provincial, ce qui constituerait un dédoublement du processus fédéral, et une demande d'audience auprès de la Commission des affaires municipales de l'Ontario qui a eu lieu à Timmins les 14 et 15 janvier 1998. Les préoccupations exprimées par M. Fortier sont examinées dans les sections 6 et 7 du rapport d'étude approfondie.

Dans l'analyse finale, les préoccupations de M. Fortier, telles qu'exprimées par Mme Miller lors d'une rencontre avec l'honorable Gilles Bisson, député provincial de Cochrane Sud, portaient sur l'emplacement de la pile de stockage des morts-terrains et des stériles et sur le raccordement de la voie d'accès à la mine à la route 101 (lettre de l'honorable Gilles Bisson à Echo Bay datée du 26 août 1997). Echo Bay a examiné cette dernière requête et a conclu que la construction de la voie d'accès à l'emplacement proposé par Mme Miller serait contre-indiquée (voir section 3.5) et que le déplacement partiel de la pile de stockage des morts-terrains et des stériles n'était pas nécessaire au regard des répercussions et exigerait un investissement supplémentaire d'environ 3,0 millions $ US.

Echo Bay est d'avis que les préoccupations légitimes des résidants et des utilisateurs des terres ont été prises en compte de façon satisfaisante au cours du processus d'évaluation  environnementale et d'émission de permis par leMRNOet que le projet respectera toutes les prescriptions réglementaires pertinentes.

4.3 Premières nations

se trouve sur le territoire traditionnel de la Première nation Matachewan, qui est représentée par le Conseil tribal de Wabun (Wabun Tribal Council). À la demande d'Echo Bay, le Conseil a participé aux discussions entourant le projet qui ont commencé en février 1997. Le Conseil n'a exprimé aucune préoccupation à l'égard du projet, si ce n'est qu'il devait être tenu informé de l'évolution du projet et que les prescriptions de laLCEEdevaient être respectées.

4.4 Grand public

À partir de janvier 1997, avant les premières réunions publiques de février, une série d'articles informant la population du projet Aquarius a été publiée dans les journaux locaux. Des réunions publiques ont aussi été organisées pour convier la population à participer au processus de planification du projet. Les réunions du 13 février 1997 se sont déroulées de 14 h à 17 h 30 et de 19 h à 22 h 30 et ont été fort courues; au total, 146 personnes y ont participé. La présentation publique consistait en un exposé d'environ 45 minutes avec diapositives, suivi d'une séance d'affichage. Plusieurs représentants d'Echo Bay étaient sur place pour répondre aux questions. Les séances tenues les 8 et 9 mai ont été fort semblables à celles organisées en février, sauf qu'elles ne comportaient pas de présentation avec diapositives. Le nombre de personnes inscrites s'est élevé à 91 au total; toutefois, plusieurs personnes présentes à la réunion tenue à Connaught ne se sont pas enregistrées. Une liste des documents présentés lors des réunions publiques figure à la section 7.5 du rapport d'étude approfondie.

Comme on s'y attendait, le public a appuyé le projet compte tenu de la prédominance de l'industrie minière dans la région. La majorité des questions soulevées lors des présentations publiques concernait les éléments suivants : intérêt général, technologies utilisées (notamment la réalisation du mur de glace), mesures de protection de l'environnement, et possibilités d'emplois et de services. Des listes détaillées des questions posées par le public sont incluses dans les sections 7.3 et 7.5 du rapport d'étude approfondie.

Outre les exposés publics généraux, des exposés distincts ont également été faits devant le comité local des citoyens (CLC) de Timmins le 12 février, le 17 juillet et le 10 septembre 1997. Le CLC a été créé sous les auspices du MRNO, conformément à l'article 23 de la Loi de 1994 sur la durabilité des forêts de la Couronne, dans le but d'exprimer son point de vue dans la préparation et la mise en oeuvre des plans de gestion des forêts et sur toute autre question renvoyée au comité par le ministère des Richesses naturelles. LeCLCreprésente les groupes d'intérêt locaux suivants :

  • entreprises touristiques
  • campeurs
  • exploitants forestiers
  • Premières nations
  • Office de protection de la nature de la région de Mattagami
  • naturalistes
  • trappeurs
  • pêcheurs sportifs et chasseurs
  • propriétaires de chalet
  • exploitants miniers
  • grand public.

Le CLCs'est intéressé aux éléments suivants : régime des eaux de surface et habitat aquatique; réalisation du mur de glace et maîtrise des eaux souterraines; traitement et gestion des eaux usées; faune, chasse et pêche; lutte contre le bruit et les poussières; sélection, construction et exploitation du bassin à résidus; remise en état des lieux. Il appuie le projet mais a émis des réserves au sujet de l'emplacement du bassin à résidus au site C, faisant valoir qu'un site en milieu sec (p. ex. le site J) serait préférable pour un grand nombre de ses membres étant donné qu'il aurait moins de répercussions sur l'habitat terrestre et aquatique. Toutefois, au lieu de formuler une recommandation précise en la matière, le CLC a reconnu que les organismes de réglementation détenaient des pouvoirs décisionnels plus étendus et a convenu que les préoccupations liées à l'habitat de la faune terrestre et aquatique ne constituaient qu'un aspect du processus global d'évaluation de l'emplacement du bassin à résidus (voir section 3.4 du sommaire pour un examen plus détaillé de l'emplacement du bassin à résidus).

5.0 ENVIRONNEMENT EXISTANT ET COMPOSANTES VALORISÉES DES ÉCOSYSTÈMES

Une étude de base détaillée sur l'environnement a été effectuée en rapport avec le projet Aquarius. Les résultats de cette étude sont présentés dans un document séparé (AGRA 1997a). Les renseignements communiqués dans le présent document font ressortir certains aspects de cette étude qui sont d'une importance capitale pour l'évaluation environnementale.

Les auteurs de l'étude de base ont utilisé une approche écosystémique qui tient compte de la structure et des fonctions des écosystèmes. Ils ont examiné tous les aspects pertinents des environnements physique, chimique, biologique et socioéconomique, en portant une attention toute particulière à ceux qui risquaient le plus d'être affectés par le projet, à savoir les régimes des eaux de surface et des eaux souterraines, la qualité de l'eau, les ressources halieutiques et aquatiques et l'utilisation des terres à l'échelle locale. Les effets potentiels du projet sur les habitats terrestres, déjà gravement touchés par l'exploitation forestière et, dans une moindre mesure, par l'exploitation minière, font l'objet d'un examen plus succinct.

5.1 Environnement physique

L'esker Frederick House traverse du nord au sud la zone du projet et relie les plans d'eau de surface à la nappe phréatique. Les eaux de surface associées à cet esker se présentent sous la forme de plusieurs petits lacs de kettle et ruisseaux d'amont. Plusieurs de ces lacs se trouvent dans le parc provincial Kettle Lakes. En comparaison, les terres situées à l'est et à l'ouest de l'esker Frederick House occupent de vastes plaines argileuses. Dans ces régions, les sols argileux empêchent de façon efficace toute interaction entre les eaux de surface et les eaux souterraines.

Des volumes importants d'eau souterraine s'écoulent près des lacs Legare et Vader's et dans le cours supérieur du ruisseau South Crooked. Les lacs d'esker situés à l'extrémité sud du parc provincial Kettle Lakes, de même que les lacs #2 et Deep, à l'est de la zone du projet, sont associés à des zones d'alimentation de la nappe souterraine, et non pas à des zones d'écoulement. Ces lacs sont situés dans des terrains sablonneux et ne possèdent pas de décharge. Les lacs Long, Round et June, situés au sud de la zone du projet, sont également dépourvus de décharge superficielle, mais leurs caractéristiques chimiques donnent à croire qu'ils interviennent dans la réception et à la transmission des eaux souterraines.

Les sources d'eau souterraine locales associées à l'esker Frederick House jouent un rôle essentiel dans le maintien des fonctions des écosystèmes aquatiques dans la majeure partie de la zone du projet. Elles interviennent dans l'approvisionnement en eau potable des résidants, la lutte contre les inondations et les activités récréatives. Toute perturbation majeure du régime des eaux souterraines occasionnée par le projet risque de perturber la configuration et l'utilisation des plans d'eau de surface et des écosystèmes aquatiques qui leur sont associés.

Enfin, l'analyse chimique d'échantillons d'eau prélevés dans 25 stations (lacs et ruisseaux) ont révélé que les eaux comprises dans la zone du projet sont généralement de qualité élevée, la plupart des paramètres satisfaisant aux normes provinciales de qualité de l'eau établies aux fins de la protection de la vie aquatique et de la consommation d'eau potable. Les quelques dépassements des normes provinciales sont généralement peu importants et résultent des conditions naturelles à l'échelle régionale. Il est primordial de conserver ce niveau de qualité. La qualité des sédiments de ces lacs et ruisseaux a également été évaluée.

5.2 Environnement aquatique et milieux humides

L'étude des ressources aquatiques reposait principalement sur la description des habitats et l'analyse des communautés de benthos et de poisson. Cette étude a porté sur des systèmes lacustres et lotiques. La plupart des lacs compris dans la zone du projet sont de petits lacs d'esker. Ils couvrent une superficie de 2 à 40 ha et sont modérément profonds. Les fonds sont sableux à argileux, selon l'emplacement du lac par rapport à l'esker. D'importants dépôts de matière organique ont été observés sur le lit de certains lacs.

Tant la pêche en eaux froides que la pêche en eaux tempérées se pratiquent dans la zone du projet. L'omble de fontaine est la principale espèce visée par les amateurs de pêche en eaux froides. La plupart des populations d'omble de fontaine ont été constituées par empoissonnement. Les zones de pêche en eaux froides sont essentiellement restreintes aux deux régions suivantes : 1) zones d'écoulement d'eau souterraine associées au lac Vader's et sections des ruisseaux Crook et North Tributary situées immédiatement en aval des lacs Legare et Vader's; 2) lacs isolés à drainage endoréique, en particulier les lacs Deep, Round et June, de même que la plupart des lacs compris dans la portion sud du parc provincial Kettle Lakes. À l'échelle locale, d'autres lacs abritent des populations de brochet qui, très souvent, vivent en association avec la perchaude et, moins souvent, le meunier noir et le grand corégone. Le doré jaune se rencontre uniquement dans les lacs Night Hawk et Moose.

La composition des communautés benthiques varie selon le type de substrat et est typique des communautés normalement associées aux eskers et aux plaines argileuses de la région de Timmins. Les groupes d'organismes sensibles tels que les éphémères et les phryganes sont bien représentés dans les habitats qui leur sont favorables.

Le principal impact de l'excavation de la mine à ciel ouvert sera le déplacement des habitats lotiques compris à l'intérieur du périmètre de la mine, en particulier les sections CC-2 et CC-3 du ruisseau Crooked, en amont du lac Legare. La construction du bassin à résidus dans la vallée du ruisseau South Crooked nécessitera le déplacement temporaire d'environ 10 500 m² d'habitat aquatique.

Il n'y a aucun apport important d'eau souterraine dans la section du ruisseau Crooked située en amont du lac Legare, et celle-ci est considérée comme un système d'eau tempérée. La section CC-2 est relativement petite, sa largeur moyenne s'établissant à seulement 0,3 m et sa longueur, à 350 m. Cette section du ruisseau est caractérisée principalement par son fond limoneux ou vaseux parsemé de blocs rocheux et d'argile. Sur les berges, la végétation est dominée par l'aulne et, dans une moindre mesure, par des graminoïdes. Située immédiatement en aval de la section CC-2, la section CC-3 s'étend sur 550 m et est beaucoup plus large, sa largeur moyenne s'établissant à 9,5 m. Le fond est entièrement composé de vase ou de limon. Quelques aulnes émergent parmi les graminoïdes qui dominent la communauté végétale riveraine. L'élargissement soudain de cette section et sa transformation en étang sont dûs à la présence de digues de castor et à l'effet de remous produit par le lac Legare. La communauté de poissons qui vit dans ces deux sections est composée de ventres citron, de ventres rouges du Nord, de têtes-de-boule et d'épinoches à cinq épines. Il semble que les grands brochets et les perchaudes du lac Legare se rassemblent au niveau de l'embouchure du ruisseau pour frayer.

L'eau souterraine représente une bonne partie du débit du ruisseau South Creek, qui est de ce fait considéré comme un système d'eau froide. Ce type de système permet la survie d'espèces de poissons d'eaux froides (omble de fontaine). Toutefois, en raison de sa faible taille (largeur d'environ 3 m) et de la présence de nombreuses digues de castor qui fragmentent l'habitat, le ruisseau South Creek ne semble pas en mesure de soutenir une pêche en eaux froides. L'épinoche à cinq épines est la seule espèce de poisson qui a été observée au cours des relevés à l'électricité effectués par AGRA. Cette espèce est commune partout dans la région dans les lacs et les ruisseaux d'eaux tempérées et froides.

Les milieux humides compris dans la zone du projet sont concentrés le long des lacs et des ruisseaux, mais quelques-uns s'observent dans des dépressions. Une évaluation réalisée conformément aux protocoles du MRNO a révélé qu'aucun des milieux ou complexes de milieux humides compris dans la zone d'étude ne présentait un intérêt particulier à l'échelle de la province.

5.3 Environnement terrestre

Comme il a déjà été mentionné, l'exploitation forestière a déjà profondément altéré les communautés forestières du système d'esker. Avant le début du projet, la végétation dans la majorité des milieux sableux exposés de l'esker était dominée par le pin gris, en association ou non avec d'autres espèces. C'est d'ailleurs cette essence qui a été utilisée pour le reboisement de la plupart des secteurs de coupe sur l'esker. La végétation forestière des plaines argileuses est pour sa part dominée par l'épinette noire, le sapin baumier, le mélèze laricin et le thuya occidental. Dans les zones de transition entre l'esker et la plaine argileuse, la dominance est assurée par le peuplier ou le peuplier/bouleau, en association avec des conifères.

D'après les informations disponibles sur la structure des habitats, les renseignements extraits des dossiers duMRNO(incluant ceux du parc provincial Kettle Lakes) et l'évaluation des sites menée à bien par AGRA, les espèces sauvages qui vivent dans la zone visée par le projet sont représentatives de la faune régionale. Dans ce contexte, la densité et la diversité des espèces sauvages devraient être maximales dans les habitats présentant une plus grande hétérogénéité structurale, tels ceux qui se trouvent dans les secteurs riverains ou les forêts mélangées. Les seules réserves d'espèces sauvages importantes mentionnées par le MRN) dans le voisinage du projet sont les aires d'alimentation de l'orignal associées : 1) aux rives des lacs Roundelay et Tincan et aux systèmes de drainage de ces lacs, en aval; 2) aux milieux humides bordant le lac Legare et au système de drainage situé immédiatement en aval; 3) aux berges du cours inférieur du ruisseau Crooked, au-delà de sa jonction avec le ruisseau South Crooked.

Les oiseaux migrateurs suscitent également un intérêt potentiel. Cette situation découle en grande partie de la responsabilité qui incombe au gouvernement fédéral de protéger les populations de ces oiseaux et au rôle que doit jouer Environnement Canada dans le processus d'évaluation environnementale aux termes de la LCEE. Cinq espèces d'oiseaux présentant un intérêt tout particulier ont été observées à proximité du site du projet au cours de relevés effectués à la mi-juillet. Une d'entre elles (guifette noire) est considérée comme importante à l'échelle provinciale; les quatre autres (cormoran à aigrettes, canard branchu, moqueur roux et pioui de l'Est) sont considérées comme importantes à l'échelle régionale. La guifette noire, le cormoran à aigrettes et le canard branchu sont associés à des habitats aquatiques qui ne risquent pas d'être perturbés par le projet. Les deux autres espèces se trouvent à la limite nord de leur aire de répartition respective ou l'atteignent presque, et elles se rencontrent dans les milieux forestiers perturbés. Elles sont toutes deux communes plus au sud, et l'intérêt qu'elles suscitent à l'échelle régionale est uniquement dû au fait qu'elles ont récemment étendu leur aire de répartition jusqu'à la région visée par le projet.

5.4 Environnement socioéconomique

Les préoccupations d'ordre socioéconomique se rapportent essentiellement au parc provincial Kettle Lakes et aux résidants et utilisateurs des terres de la région. Les questions liées à l'emploi et aux possibilités de services générées par la construction et l'exploitation de la mine sont examinées à la section 2.6 du présent sommaire et ne sont donc pas prises en compte dans la présente section.

Le parc provincial Kettle Lakes couvre 1 261 ha. Un peu plus du tiers de cette superficie, soit environ 450 ha, est comprise dans le bassin hydrographique du ruisseau Crooked, à l'extrémité sud du parc. Cette portion du parc comptent six lacs de taille faible à moyenne. Le plus grand d'entre eux s'étend sur 9,3 ha. Tous ces lacs de kettle possèdent un drainage de type endoréique et sont directement reliés à la nappe phréatique. Comme ils ne présentent ni entrée, ni sortie d'eau, leur niveau est déterminé par les fluctuations de la nappe phréatique. Le couvert forestier de la quasi-totalité du parc est constitué de pins gris.

Le parc offre tout un éventail d'activités récréatives de jour et de plus longue durée (camping [tente ou caravane], canotage, pêche, randonnée pédestre, pique nique, aires de jeux) et des programmes d'interprétation. À l'heure actuelle, 165 emplacements de camping sont disponibles, dont 83 sont pourvus d'un branchement électrique. Des prises d'eau potable et des installations sanitaires ont été aménagées à l'intention des campeurs. L'eau potable est tirée de puits. Le parc ne fournit ni installation, ni service ni supervision en hiver, mais les amateurs de motoneige et de ski de fond peuvent s'y promener à leur risque.

À part la clientèle du parc provincial Kettle Lakes, la population résidante locale et les utilisateurs des terres se limitent à quelques résidants et établissements commerciaux disséminés le long des routes 101 et 67; à une propriété située sur la rive nord du lac Vader's, récemment achetée par Echo Bay; à quelques propriétaires de chalets établis plus au nord, dans la région des lacs Charland et McInnis; à un deuxième groupe de propriétaires de chalets installés au sud des bassins hydrographiques de la zone du projet, sur les rives du lac Gibson; à des travailleurs forestiers détenteurs d'un permis d'exploitation à court terme (un an); à d'autres sociétés d'exploration minérale. La rive est du lac Night Hawk, qui fait face à la propriété d'Aquarius, ne compte aucun résidant permanent ou saisonnier. Un seul résidant saisonnier vit sur la rive ouest du lac Moose. On compte également quelques camps de chasse ou de pêche dans le secteur. Au nord-ouest du site prévu pour le stockage des morts-terrains et des stériles, un résidant (M. Roger Fortier) exploite sans permis une piste d'atterrissage en terre battue pour ultra-légers derrière sa résidence

En plus de cette catégorie d'utilisateurs associés à des secteurs bien précis, la région est fréquentée par des pêcheurs, des chasseurs et des trappeurs.

Les Premières nations ne détiennent aucun intérêt dans la zone visée par le projet et, à ce que l'on sache, aucun site archéologique ne se trouve à proximité de ce secteur.

5.5 Composantes sensibles

Les principales composantes environnementales sensibles et les principaux facteurs de perturbation éventuels dont il convient de tenir compte dans la planification du projet sont les suivants :

  • le régime local des eaux souterraines pourrait être perturbé par l'excavation du puits de la mine et le stockage des résidus;
  • la qualité des eaux de surface pourrait être compromise par les facteurs suivants : perte directe d'habitats, fluctuations des débits des eaux souterraines et des eaux de surface, ruissellement à l'échelle du site, rejet d'eaux usées;
  • les ressources halieutiques et aquatiques pourraient être menacées par les facteurs suivants : perte d'habitats, fluctuations des débits des eaux souterraines et des eaux de surface, rejet d'effluents;
  • les milieux humides risquent d'être perturbés par le déplacement direct et l'altération de la nappe d'eau souterraine;
  • les habitats terrestres pourraient subir les effets néfastes du déplacement direct des habitats, des fluctuations des niveaux d'eau et de l'effet perturbateur général engendré par le projet;
  • le parc provincial Kettle Lakes risque d'être affecté par le bruit et la poussière produits par le projet et les fluctuations de la nappe phréatique et, en conséquence, du niveau des lacs;
  • à l'échelle locale, les résidants et les utilisateurs des terres pourraient être incommodés par les sources de perturbation générales comme le bruit et la poussière, les fluctuations de la nappe phréatique et la destruction directe d'habitats ou l'altération des habitats contenant des ressources (forestières, halieutiques ou fauniques) présentant un intérêt commercial particulier.

La sensibilité d'une composante environnementale à l'égard d'un facteur de perturbation donné ne signifie pas nécessairement que cette composante sera affectée par le projet, mais plutôt qu'elle pourrait l'être, selon la nature des travaux prévus et les mesures proposées pour éliminer ou atténuer le risque d'effets défavorables.

Les relations ou liens entre les fonctions des écosystèmes constituent un critère essentiel dans l'évaluation du degré de sensibilité des composantes environnementales. Le lien le plus évident est celui qui existe entre la nappe phréatique, les eaux de surface et les ressources halieutiques et aquatiques. D'autres liens importants résultent des interactions entre la nappe phréatique, les eaux de surface et les milieux humides; entre la nappe phréatique et le parc provincial Kettle Lakes; entre la nappe phréatique et la croissance des forêts. Le maintien de ces liens et des fonctions des écosystèmes qui en découlent est étroitement lié à la stabilité de la nappe phréatique et à la qualité de l'eau dans le secteur visé par le projet.

6. SOMMAIRE DES PRÉOCCUPATIONS, MESURES D'ATTÉNUATION, RISQUES ET OBSTACLES

6.1 Effets environnementaux prévus et mesures d'atténuation proposées

Sont qualifiés de prévus les effets environnementaux qui risquent de se produire en l'absence de mesures d'atténuation. Ces mesures visent à prévenir l'apparition de tels effets ou à en réduire l'ampleur jusqu'à un seuil jugé acceptable (non important). Les effets qui risquent de se produire même en présence de mesures d'atténuation sont pour leur part qualifiés de résiduels. Ces effets résiduels sont passés en revue à la section 7 du présent sommaire. Les mesures d'atténuation peuvent être classées en trois grandes catégories :

  • pratiques d'ingénierie ou de gestion destinées à prévenir l'apparition d'un effet donné;
  • mesures correctrices visant à neutraliser un effet ou à en réduire l'ampleur une fois que celui-ci s'est déclaré;
  • mesures correctrices destinées à compenser un effet, une fois que ce dernier s'est manifesté.

Appartiennent à cette dernière catégorie certaines mesures comme l'aménagement de nouveaux habitats du poisson et la remise en état du site après la fermeture de la mine.

Les effets prévus ou éventuels du projet sur l'environnement et les mesures d'atténuation destinées à assurer la protection des composantes environnementales valorisées sont passés en revue dans les pages qui suivent.

Eaux souterraines :

  • l'érection du mur de glace a pour objet de prévenir les effets néfastes éventuels de l'exploitation de la mine à ciel ouvert sur l'aquifère local. Cette barrière étanche empêchera l'infiltration d'eau souterraine depuis la surface du sol jusqu'au substrat rocheux;
  • un faible relèvement de la nappe phréatique (estimé à moins de 2 m par rapport au niveau de référence) est prévu à proximité du périmètre ouest du mur de glace; le creusage de fossés est censé résoudre le problème;
  • la réduction du volume d'eau souterraine s'écoulant dans le cours supérieur du ruisseau Crooked et l'obstacle créé par l'excavation d'un puits de la mine et l'érection du mur de glace devrait se traduire par une diminution moyenne de 330 m³/jour du débit des eaux souterraines dans cette section du ruisseau (équivalent à environ 1 à 2 % du débit annuel moyen de cette section) . Aucune mesure d'atténuation n'est proposée;
  • un faible relèvement de la nappe phréatique (estimé à moins de 4 m par rapport au niveau de référence) est prévu dans le secteur adjacent du côté aval de la digue à résidus; le creusage de fossés est censé résoudre le problème;
  • le traitement des effluents miniers avant leur sortie de la mine devrait prévenir l'altération de la qualité de l'eau souterraine qui pourrait se produire autrement en cas de déversement ou de suintement d'effluents miniers;
  • l'utilisation d'installations de confinement et l'application de mesures d'urgence devraient permettre de prévenir l'altération de la qualité de l'eau souterraine qui pourrait se produire autrement en cas de déversement de combustible ou de réactif;
  • la fermeture de la mine pourrait être suivie d'un rabattement significatif (3,6 m) prolongé (20 à 100 ans) de la nappe phréatique locale dans le secteur adjacent au puits de la mine si le niveau définitif du lac d'esker est ramené à égalité avec celui du lac Legare; pour prévenir ce risque de rabattement, on se propose d'élever le niveau d'eau du lac d'esker ou de hausser simultanément les niveaux du lac d'esker et du lac Legare.

Eaux de surface :

  • le débit du cours supérieur du ruisseau Crooked devrait diminuer de 1 à 2 %. Aucune mesure d'atténuation n'est proposée;
  • l'accroissement du volume d'eau de forage s'écoulant dans le lac Roundelay pourrait entraîner un problème d'érosion mineur dans le ruisseau Tincan durant l'assèchement du puits de la mine. Aucun effet indésirable n'est prévu, et diverses mesures sont disponibles pour réduire ou détourner les débits;
  • l'augmentation du ruissellement au niveau du site pourrait entraîner une très faible augmentation des charges de matières solides en suspension dans les lacs Night Hawk et Legare - une série de mesures préventives sont prévues pour réduire les dommages à un seuil acceptable. En outre, du fait de la grande superficie du bassin hydrographique du lac Night Hawk (2 400 km²), qui devrait recevoir l'essentiel des eaux de ruissellement, tout risque d'effet significatif semble exclu;
  • le traitement à l'aide d'un procédé d'oxydation par SO²/air des effluents de l'usine (avant leur rejet dans le bassin à résidus), la rétention prolongée de ces mêmes effluents dans le bassin à stériles et le recyclage maximal des eaux stockées dans ce bassin devraient permettre de prévenir toute altération des plans d'eau recevant les effluents des bassins à résidus (en aval du ruisseau Crooked et du lac Moose);
  • la régulation saisonnière du taux de prélèvement d'eau permettra de prévenir les effets indésirables qui menaceront le lac Night Hawk en cas de prélèvement d'eau excessif durant le remplissage du puits de la mine au moment de la fermeture de la mine;
  • la fermeture de la mine pourrait être suivie d'une baisse prolongée (20 à 100 ans) pouvant atteindre 0,8 m du niveau d'eau des lacs de kettle déterminant un circuit fermé et occasionner localement des fluctuations (augmentations ou diminutions) des débits des ruisseaux pouvant atteindre 15 % si le niveau définitif du lac d'esker est ramené à égalité avec celui du lac Legare. Pour prévenir ce problème, on se propose d'élever le niveau d'eau du lac d'esker ou de hausser simultanément les niveaux du lac d'esker et du lac Legare (les répercussions sur les eaux de surface seraient induites par l'altération du régime des eaux souterraines).

Habitat aquatique :

  • l'excavation du puits de la mine pourrait entraîner la disparition définitive de 5 300 m² d'habitat d'eaux tempérées au niveau du cours supérieur du ruisseau Crooked, en amont du lac Legare. Les mesures d'atténuation seront centrées sur la création de nouveaux habitats du poisson. Quatre espèces de ménés vivent dans cette section du ruisseau qui, d'après les données disponibles, serait également fréquentée par les populations de grand brochet et de perchaude du lac Legare durant la période de fraye;
  • le creusage du bassin à stériles pourrait entraîner la perte temporaire de 10 500 m² d'habitat d'eaux froides dans le ruisseau South Crooked.  Les mesures d'atténuation seront centrées sur la création de nouveaux habitats du poisson et, après la fermeture de la mine, la restauration des habitats lotiques. Au moins une espèce de méné vit dans ce ruisseau;
  • l'aménagement de la pile de stockage des morts-terrains et des stériles pourrait entraîner la disparition définitive de 3 000 m² d'habitat d'eaux tempérées dans le ruisseau Aquarius. Les mesures d'atténuation seront centrées sur la création de nouveaux habitats du poisson. Cette section du ruisseau abrite des ventres rouges du Nord et des ventres citron;
  • la fermeture de la mine pourrait être suivie d'une raréfaction prolongée (20 à 100 ans) des habitats du poisson en raison de la perturbation des systèmes d'eau de surface engendrée par l'altération de la nappe phréatique. Les mesures d'atténuation seront centrées sur l'élévation du niveau d'eau du lac d'esker ou la hausse simultanée des niveaux de ce lac et du lac Legare.

Les travaux d'aménagement de nouveaux habitats du poisson destinés à compenser les pertes susmentionnées comporteront des mesures d'atténuation à court et à long terme. Les mesures à court terme prévoient :

  • la restauration et l'amélioration des frayères de l'omble de fontaine située à l'extrémité nord du lac Vader's et l'aménagement de nouvelles frayères (environ 1 000 m²);
  • la création éventuelle d'habitats favorables à l'omble de fontaine dans les lacs Deep, #2 et Low, à l'est du chemin du lac Gibson. L'efficacité de cette mesure d'atténuation dépendra des conditions hydrologiques locales.

Outre ces mesures à court terme, dont la planification s'est effectuée conformément aux dispositions de la Loi sur les pêches, Echo Bay a également convenu :

  • d'accorder un montant de 10 700 $ par année pendant 7 ans au bureau du district de Timmins du MRNOen vue de financer l'étude de la population du doré jaune du lac Moose et l'analyse du recrutement au sein de cette population;
  • d'accorder au Timmins Fur Council un montant de 2 000 $ par année durant toute la période d'exploitation de la mine afin d'assurer la poursuite des programmes locaux d'empoissonnement existants;
  • d'introduire des alevins de doré jaune de moins d'un an dans les lacs Harriet et Janet, à l'ouest de Timmins (cette mesure, complémentaire au transfert de fretins dans le lac Legare, sera mise en place si les économies d'échelle permettent de procéder à un coût nominal et si les alevins requis sont disponibles.

À plus long terme, la compagnie s'est engagée à :

  • convertir le puits de la mine en un lac de kettle productif directement relié au lac Legare. Le complexe ainsi formé abriterait les mêmes espèces de poisson que celles qui se trouvent déjà dans le lac Legare (grand brochet, perchaude, grand corégone, meunier noir, épinoche à cinq épines, ventre rouge du Nord, ventre citron et dard à ventre jaune), de même que le doré jaune (introduit chaque année sous forme d'alevins de moins d'un an durant toute la période d'exploitation de la mine). Cette mesure prévoit la création d'environ 75 000 m²d'habitat riverain (profondeur variant entre 0 et 5 m) et 700 000 m² d'habitat de pleine eau (profondeur supérieure à 5 m);
  • aménager 1 300 m² d'habitat lotique afin d'établir une connexion de drainage entre le lac Aquarius et le nouveau lac de kettle;
  • restaurer environ 10 500 m² d'habitat lotique à l'intérieur du secteur du bassin à résidus, dont un habitat convenant à l'omble de fontaine. Le ruisseau South Crooked ne comporte actuellement aucune zone de pêche en eaux froides, principalement en raison de sa faible taille et de sa fragmentation par les digues de castor. Ces caractéristiques pourraient compromettre le succès des mesures visant à établir une telle zone de pêche après la restauration de l'habitat à l'intérieur du secteur du basin à résidus.

Milieux humides :

  • environ 29 ha d'habitat humide seront détruits, mais l'aménagement de 25 à 35 ha d'habitat humide prévu dans le cadre des travaux de restauration du site minier permettra de compenser cette perte. Les milieux humides du type de ceux qui disparaîtront sont nombreux dans la région et ne présentent pas d'intérêt particulier.

Milieux terrestres :

  • la préparation du site minier entraînera le déplacement temporaire de quelque 640 ha d'habitat terrestre; l'aménagement d'une pile de stockage des morts-terrains, des stériles et des résidus sera à elle seule responsable de la perte de 90 % de cette superficie. L'exploitation forestière récente a déjà perturbé la majeure partie du territoire destiné à être déplacé. Tous les habitats touchés seront remis en état après la fermeture de la mine, et la coupe d'arbres sera réduite au minimum durant la période de nidification et d'élevage des jeunes (du 15 mai au 31 juillet);
  • l'excavation du puits de la mine à ciel ouvert entraînera le déplacement permanent de 80 ha d'habitat terrestre; une bonne partie de cette superficie avait déjà été endommagée par l'exploitation minière et forestière. Cet habitat sera converti en habitat lacustre;
  • l'exploitation du site pourrait incommoder légèrement les espèces sauvages vivant dans le secteur.

Parc provincial Kettle Lakes :

  • les activités minières et, en particulier, la circulation de machinerie lourde au sommet de la pile de stockage des morts-terrains et des stériles pourraient provoquer une augmentation des émissions sonores. Pour satisfaire aux exigences du MEO, la compagnie entend mettre en oeuvre des mesures d'atténuation centrées sur l'érection de bermes et de structures en retrait et l'utilisation de dispositifs permettant de réduire les émissions sonores (p. ex. silencieux spécialisés, jupes de moteurs);
  • les émissions de poussière risquent d'augmenter, principalement en raison de l'exploitation de la machinerie lourde. Les mesures d'atténuation proposées sont centrées sur la vaporisation et l'utilisation de surfactants;
  • la fermeture de la mine pourrait être suivie d'une baisse à long terme (20 à 100 ans) du niveau des lacs de kettle du parc (baisse pouvant atteindre 0,8 m). Des mesures d'atténuation seront appliquées au besoin pour prévenir ce problème.

Résidants et utilisateurs des terres :

  • la compagnie s'est engagée à mettre en place des mesures d'atténuation afin d'éviter que les résidants locaux (environ 10 maisons se trouvent à moins de 1 km de la mine) soient incommodés par l'augmentation des émissions sonores et de poussières;
  • l'exploitation de la mine pourrait entraîner une baisse de la valeur des propriétés à proximité du site minier. L'intervention active d'Echo Bay sur le marché a eu des effets bénéfiques à cet égard, tant et si bien que cette éventualité semble peu plausible à l'heure actuelle. En conséquence, aucune mesure d'atténuation additionnelle n'est prévue;
  • l'exploitation de la mine pourrait menacer le gagne-pain des trappeurs et des exploitants de pourvoiries utilisant les terres susceptibles d'être affectées par le projet. La compagnie a engagé des pourparlers avec les principaux intéressés en vue de conclure un règlement équitable, à la lumière de la documentation fournie par ces derniers.

6.2 Principales préoccupations des organismes et du public

Comme il a déjà été mentionné à la section 4.1, la portée et le contexte des commentaires formulés par les organismes gouvernementaux en rapport avec l'ébauche d'étude approfondie étaient très larges. La majorité de ces commentaires avaient pour objectif d'obtenir des détails additionnels et (ou) des explications concernant certaines informations existantes, ainsi que des renseignements à jour sur les consultations tenues auprès de la population ou des organismes et les modifications prévues au projet. Une liste détaillée des commentaires formulés par les organismes est fournie à la section 7.1 du document principal.

Outre ces généralités, la majorité des réserves et des commentaires présentés dans la section 4.1 du présent document portent sur : l'érection du mur de glace et son entretien aux fins de la maîtrise des eaux souterraines; le choix du site d'entreposage des résidus; la qualité et la gestion des eaux de surface; les émissions atmosphériques et sonores; la protection des valeurs comprises dans le parc provincial Kettle Lakes; les mesures proposées pour compenser la perte des habitats du poisson; la remise en état du site après la fermeture de la mine (y compris les changements possibles des régimes des eaux souterrains et des eaux de surface); la surveillance.

Les représentants d'Echo Bay ont répondu à tous les commentaires et réserves formulés dans le présent document et dans le document complémentaire K et estiment avoir fourni des explications ou proposé des solutions satisfaisantes à toutes les sources de préoccupation soulevées par les organismes. La compagnie a porté une attention toute particulière : 1) aux options se rattachant à la gestion des résidus, consciente de la nécessité de justifier plus clairement et plus en détail le choix proposé du site d'entreposage des résidus (c.-à-d. le site C); 2) aux différents aspects techniques se rattachant à la formation et à l'entretien du mur de glace, en particulier aux facteurs susceptibles de compromettre l'étanchéité du mur et aux mesures permettant de prévenir un tel problème; 3) au maintien des régimes des eaux souterraines et des eaux de surface et des habitats du poisson qui leur sont associés après la fermeture de la mine.

Les réserves formulées par le public, en particulier par les résidants locaux et les utilisateurs des terres, étaient également de portée très générale. Les commentaires généraux formulés par la population sont présentés à la section 7.5.2 du document principal. Ceux des résidants locaux et les utilisateurs des terres sont exposés en détail à la section 7.3 du document, avec le sommaire des réponses proposées par Echo Bay. Enfin, les commentaires formulés par leCLC sont présentés aux sections 6.2.6 et 7.5.3. Dans la grande majorité des cas, les commentaires et les préoccupations du public résultaient d'un manque d'explications, une bonne part de la population n'ayant ni le temps ni les connaissances techniques requis pour examiner en profondeur la documentation fournie. De nombreux commentaires étaient fondés sur des rumeurs ou des informations non fondées. Enfin, un certain nombre de préoccupations découlaient d'intérêts personnels, justifiés ou non. Dans tous les cas, les représentants d'Echo Bay ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour apaiser les craintes des principaux intéressés, qu'elles aient été fondées ou non.

Les principales préoccupations du public et des résidants locaux et des utilisateurs de terres se rapportaient à :

  • l'intégrité du mur de glace et à la responsabilité d'Echo Bay à l'égard des dommages éventuels occasionnés aux propriétés avoisinantes en cas de défaut d'étanchéité (les puits constituent la principale source de préoccupation ici). Les mécanismes susceptibles de compromettre l'étanchéité du mur de glace et les mesures correctrices prévues en pareilles circonstances sont présentés dans le rapport, et Echo Bay s'est déjà engagée à compenser les propriétaires avoisinants si jamais ses activités devaient occasionner quelques dommages que ce soient aux propriétés avoisinantes;
  • les effets potentiels du rejet d'effluents provenant du bassin à résidus sur le cours inférieur du ruisseau Crooked et le lac Moose. Ce problème potentiel est examiné en détail dans le rapport et a fait l'objet d'un examen approfondi par les organismes compétents et les examinateurs externes nommés par ces organismes. Aucun problème de cette nature n'est prévu;
  • l'efficacité des mécanismes de surveillance proposés en vue d'éviter que les résidants locaux et les utilisateurs des terres ne soient incommodés par les émissions sonores et les émissions atmosphériques. Un train de mesures visant à réduire le plus possible ces émissions a été proposé, et un comité de liaison sera chargé d'examiner toutes les sources de préoccupations éventuelles qui pourraient surgir;
  • l'incidence négative potentielle de l'exploitation de la mine sur la valeur des propriétés. Comme il a déjà été mentionné, les interventions d'Echo Bay ont eu jusqu'à maintenant un effet bénéfique sur la valeur des propriétés, et comme la compagnie semble en mesure de réduire les effets des émissions sonores générées par le projet, l'exploitation de la mine ne devrait pas entraîner une baisse de la valeur des propriétés situées à proximité de la mine;
  • l'emplacement de la ligne de transport d'électricité. Cette question a fait l'objet d'une consultation distincte auprès de la population, et le tracé retenu ne devrait pas menacer les intérêts des résidants locaux. Chaque fois que l'aménagement d'une servitude sur une propriété privée se révélait nécessaire, la compagnie s'est entendue avec les propriétaires concernés;
  • l'emplacement de la voie de raccordement entre la route d'accès à la mine et la route 101. Le point d'intersection proposé, à la jonction des routes 101 et 67, est considéré comme la meilleure option pour des raisons de sécurité et d'autres critères;
  • l'emplacement du site de stockage des résidus. Cette question a fait l'objet d'un examen approfondi, suite aux réserves émises par le MRNO. Les conclusions de cet examen sont présentées à la section 5.3 du document principal. D'autres informations sont présentées dans le document complémentaire K (soumissions au MRNO);
  • l'emplacement de la pile de stockage des morts-terrains et des stériles par rapport à la piste d'atterrissage pour ultra-légers exploitée sans permis par M. Fortier. Les craintes de M. Fortier ont été examinées en détail, et selon les directives fournies par la Direction de la sécurité des aérodromes de Transports Canada Aviation, les installations qu'Echo Bay se propose de construire sur le site ne compromettent d'aucune façon la sécurité des utilisateurs de la piste d'atterrissage.

En outre, quelques particuliers ont affirmé qu'Echo Bay n'avait pas fourni à la population toutes les occasions voulues de faire connaître son opinion sur le projet. Les données présentées aux sections 6 et 7 du document semblent indiquer le contraire.

6.3 Risques, incertitudes et contraintes inhérents au projet

Les principaux risques et les principales incertitudes qui se rattachent au projet concernent les aspects suivants :

  • défaut d'étanchéité du mur de glace;
  • défaillance de la digue à résidus;
  • mauvais fonctionnement du système de traitement des eaux usées;
  • inefficacité des mesures de réduction du bruit;
  • maintien des régimes des eaux souterraines et des eaux de surface après la fermeture de la mine;
  • inefficacité des mesures de restauration des habitats du poisson.

Les risques, incertitudes et contraintes inhérents au projet sont passés en revue dans les pages qui suivent. Toutefois, le fait qu'ils soient mentionnés dans la présente analyse ne signifie pas que les événements ou les scénarios décrits risquent de se produire. En réalité, Echo Bay a pris toutes les mesures nécessaires pour prévenir la survenue des événements décrits et, de ce fait, n'a aucune raison d'en redouter l'apparition.

Défaut d'étanchéité du mur de glace

Le risque de perte d'étanchéité du mur de glace et les diverses façons dont ce problème pourrait se produire sont décrits en détail dans le présent document, ainsi que dans le document complémentaire K présenté en réponse à RNCan. Avant de présenter le scénario le plus plausible, il convient d'abord de décrire les différentes étapes de la construction du mur de glace, de l'assèchement et de l'extraction des morts-terrains.

Le processus initial de congélation débute à l'étape I avec la réfrigération et la mise en circulation de la saumure. À cette étape, il importe de surveiller la température de la saumure et celle des eaux souterraines afin d'être en mesure de repérer la présence éventuelle de zones partiellement congelées, en se fondant sur les écarts de température. L'utilisation de piézomètres permettra de recueillir des données détaillées sur les fluctuations de la nappe phréatique à l'intérieur et à l'extérieur du mur de glace. L'étape I prendra fin une fois que les données de surveillance auront confirmé que le mur de glace est complètement formé, depuis la surface du sol jusqu'au substrat rocheux, et a atteint l'épaisseur prévue de 3 à 5 m.

Dès que les données de surveillance auront confirmé la formation du mur de glace, les travaux d'assèchement à l'intérieur du puits pourront débuter (étape II). Durant ces travaux, il faudra surveiller de façon continue les fluctuations de la nappe phréatique à l'intérieur et à l'extérieur des parois du puits, ainsi que la température de la saumure et des eaux souterraines. C'est également durant cette étape que s'amorcera l'extraction des morts-terrains, en même temps que les travaux d'assèchement, la nappe phréatique à l'intérieur du mur de glace étant rabattue à travers les morts-terrains jusqu'au substrat rocheux.

L'étape III consacrera le rabattement de la nappe phréatique et l'extraction des morts-terrains jusqu'au substrat rocheux. C'est à ce stade du projet que le mur de glace sera exposé aux contraintes les plus intenses. Même en présence de telles conditions, la somme des forces forme une barrière efficace, le facteur de sécurité s'élevant à 3,5.

Aux fins de l'évaluation des divers scénarios d'échec, un défaut d'étanchéité désigne une brèche par laquelle l'eau souterraine peut traverser le mur de glace, de l'extérieur vers l'intérieur. La présence de brèches dans le mur pourrait résulter d'une congélation imparfaite de zones où l'eau souterraine circule plus rapidement, donc de zones gelant moins facilement.

C'est durant l'étape II que le risque de formation de brèches dans le mur de glace sera le plus élevé. Le gradient hydraulique engendré par les travaux d'assèchement dans le système contribuera à accroître la vitesse d'écoulement de l'eau souterraine à travers toute brèche éventuelle dans le mur de glace. En pareilles circonstances, les écarts de température enregistrés par les cpateurs de température de la saumure et des eaux souterraines permettraient aussitôt de détecter l'accélération de l'écoulement des eaux souterraines. En conséquence, même si la formation de mur n'était pas complétée, et même si cette situation n'était pas détectée après l'étape I, le problème serait mis au jour grâce aux données de surveillance recueillies durant l'étape II, et des mesures correctrices permettraient de colmater la brèche, soit par fonçage de la zone affectée, soit par installation de tubes congélateurs additionnels et prolongement de la durée de congélation. Ces mesures correctrices pourraient être répétées, au besoin, jusqu'à obtention d'un mur parfaitement étanche.

En ce qui concerne les incidences environnementales, il importe de rappeler que l'assèchement doit précéder l'excavation. Il est alors possible de détecter la présence d'une brèche à une hauteur donnée du mur et de remédier au problème avant de poursuivre l'excavation des morts-terrains sous le niveau de la brèche. Par ailleurs, le risque qu'un défaut d'étanchéité se manifeste de façon « spontanée », sans avertissement, est exclu. En outre, pour que le niveau de la nappe phréatique à l'extérieur du mur de glace s'abaisse de 1 m, il faudrait que 12 300 m³ d'eau souterraine s'écoule chaque jour vers l'intérieur. Il est impossible que l'écoulement d'un volume d'eau aussi important à travers le mur de glace passe inaperçu.

Il se peut également, en théorie du moins, que la brèche se forme plus tard au cours du projet, une fois l'assèchement du puits interne achevé et l'exploitation de la mine bien amorcée. Comme il a déjà été mentionné, un tel problème serait obligatoirement précédé de signes avertisseurs qui, immanquablement, seraient détectés par le système de surveillance. En conséquence, pour que l'étanchéité du mur soit ainsi compromise, il faudrait qu'Echo Bay ignore tous les signes avertisseurs et décide d'entreprendre l'assèchement et l'excavation sans prendre les mesures correctrices qui s'imposent. En cas d'anomalie, la compagnie n'a évidemment pas l'intention de laisser la situation se détériorer sans intervenir. De toutes façons, si un volume important d'eau souterraine s'écoulait dans le puits, la compagnie serait incapable de poursuivre l'exploitation de la mine.

Toutefois, pour être en mesure de cerner et d'évaluer les risques associés au projet et de dresser la liste des contraintes potentielles, il ne faut pas exclure l'éventualité d'une anomalie tardive. Au plan environnemental, les pires effets seraient observés si la brèche se formait vers la fin des travaux, l'excavation du puits étant alors bien avancée. La formation d'une brèche impossible à colmater à ce stade des opérations pourrait provoquer un rabattement important de la nappe phréatique locale et, partant, du niveau des lacs et des puits jusque dans le parc provincial Kettle Lakes. Si jamais les mesures prises pour colmater une telle brèche (fonçage, ajout de murs de glace) se révélaient inefficaces, Echo Bay n'aurait d'autre choix que de fermer la mine et d'inonder le puits en utilisant l'eau du lac Night Hawks, conformément au plan de fermeture proposé. Pour acheminer l'eau du lac jusqu'au puits, il lui faudrait installer une canalisation. Ces travaux nécessiteraient 3 ou 4 mois, et le remplissage du puits, 18 à 24 mois. Le remplissage du puits permettrait de réduire la pression exercée par l'eau souterraine sur le mur et, dès lors, d'atténuer le rabattement de la nappe phréatique à proximité du puits et les effets néfastes qu'un tel phénomène ne manquerait pas de provoquer. L'estimation des effets fournie par le modèle indique que le rabattement de la nappe pourrait atteindre près de 50 m dans le secteur directement adjacent au puits. L'amplitude du rabattement diminuerait en fonction de la distance par rapport au puits, la ligne de contour déterminée par une baisse de 1 m s'étendant sur une distance maximale d'environ 5 km par rapport au puits. Avec les mesures d'atténuation proposées, la reconstitution de la nappe phréatique nécessiterait 4 années. Echo Bay a déjà reconnu sa responsabilité en cas de perte d'étanchéité du mur de glace et s'est engagée, le cas échéant, à prendre toutes les mesures nécessaires pour remédier à la situation, dont fournir de l'eau potable à toutes les personnes qui pourraient en avoir besoin.

Défaillance de la digue à résidus

Le risque de défaillance de la digue à résidus ne peut jamais être complètement écarté; toutefois, on peut le minimiser par une conception adéquate et la gestion du système. En cas de défaillance majeure, des contaminants d'origine hydrique seraient sans doute rejetés soudainement ou à un rythme accéléré dans l'environnement et des résidus solides seraient déversés directement dans le ruisseau Crooked. L'impact de ces rejets serait atténué car (1) l'effluent fait l'objet d'un traitement tertiaire (à l'exception de l'enlèvement des matières en suspension) à l'usine avant d'être déversé dans le bassin à résidus, et (2) les solides ne sont pas acidogènes et sont très pauvres en métaux lourds associés. Par conséquent, le dépôt de la fraction solide des stériles (c.-à-d. le limon) dans le ruisseau Crooked constituera probablement l'impact le plus important d'une défaillance majeure de la digue à résidus. Tout dépendant de la gravité de la situation, il pourrait être approprié ou non d'assainir les dépôts de résidus. Ces derniers ne posent aucun risque chimique et ne provoqueront sans doute pas l'altération significative de l'habitat à long terme en raison de la capacité d'absorption naturelle du ruisseau face à cette charge accrue.

En cas de défaillance partielle ou majeure de la digue, les activités minières seraient immédiatement interrompues et la digue serait réparée. Les exigences en matière de dépollution seraient évaluées en consultation avec le MPO, le MRNOet le MEO.

Défectuosité du système de traitement des eaux usées

Le mauvais fonctionnement du système de traitement des eaux usées pourrait donner lieu à des teneurs excessives en contaminants (cyanure et métaux lourds) dans l'effluent terminal et dans les eaux réceptrices. Les risques sont limités et peuvent être complètement maîtrisés. Dans le pire des cas, l'usine serait fermée jusqu'à ce que le problème soit réglé. Un temps de séjour prolongé (plus de 50 jours) dans le bassin à résidus atténuerait toute défectuosité soudaine et à court terme du système. Par conséquent, les risques potentiels réels d'impact sur l'environnement (eaux réceptrices) ne se concrétiseront que si la défectuosité n'est pas décelée et que l'usine continue de fonctionner normalement.

Inefficacité des mesures de réduction du bruit

L'adoption de mesures anti-bruit inefficaces entraînera des nuisances inacceptables pour les résidants et les visiteurs du parc. Toutefois, comme la lutte contre le bruit est une fonction modulée, des contrôles techniques et opérationnels progressifs peuvent être effectués pour régler les problèmes. Les études de modélisation du bruit montrent qu'il existe diverses mesures, qui peuvent être renforcées au besoin, pour satisfaire aux lignes directrices du MEO en matière de réduction du bruit.

Maintien du régime des eaux de surface et des eaux souterraines

Le mauvais fonctionnement des ouvrages de de régularisation à la décharge soit du lac de kettle soit du lac Legare pourrait entraîner un abaissement à long terme (20 à 100 ans) de la nappe phréatique et des modifications subséquentes du régime des eaux de surface, dont une baisse maximale de 0,8 m du niveau des lacs de la région. Les risques de défaillance structurale peuvent être réduits au minimum grâce à une bonne conception technique. Donc, en cas de problème, le temps de réaction du régime hydrologique serait très long (de quelques années à des dizaines d'années), de sorte que des mesures correctrices pourraient être prises avant que les effets potentiels ne se fassent sentir.

Inefficacité des mesures de restauration de l'habitat du poisson

Les risques que les mesures de restauration de l'habitat du poisson soient complètement inefficaces sont peu probables. C'est plutôt une question de degré de succès et de la période requise pour atteindre le degré de succès souhaité. Par conséquent, les risques tels quels sont nuls. Tout problème de rétablissement de l'habitat serait détecté par la surveillance et corrigé grâce à des interventions visant à améliorer l'habitat. Si l'habitat ne peut être restauré avec tout le succès escompté, d'autres mesures devront être prises en consultation avec leMPO et leMRNO.

7.0 IMPORTANCE DES EFFETS RÉSIDUELS SUR L'ENVIRONNEMENT

Les effets résiduels sur l'environnement sont ceux qui persistent après l'application de mesures d'atténuation et de compensation.

7.1 Environnement physique

Les principales composantes de l'environnement physique sont les eaux souterraines et les eaux de surface. Les effets résiduels sur les eaux souterraines sont les suivants :

  • modifications mineures et très localisées de la nappe phréatique dans les environs de la mine à ciel ouvert (< 2 m) et de la digue à résidus (< 4 m);
  • faible réduction (de 1 à 2 %) de l'écoulement annuel moyen dans le ruisseau Crooked, juste en aval du lac Legare.

Le relèvement de la nappe phréatique sera atténué par le creusage de fossés; il est jugé mineur et entièrement réversible dans une large mesure. Aucun effet écologique ou socioéconomique important n'est associé aux changements prévus. L'impact est donc considéré comme étant peu important.

Les effets résiduels sur les eaux de surface sont les suivants :

  • faible remise en suspension possible des sédiments de fond dans le ruisseau Tincan due au rejet des eaux d'exhaure dans le lac Roundelay durant la phase initiale d'assèchement de la mine (deux ans);
  • accroissement possible des charges de matières en suspension dans les lacs Night Hawk et Legare dû au ruissellement et de l'érosion possible provoquée par le rejet des eaux d'exhaure;
  • augmentation mineure des paramètres dans les eaux réceptrices des effluents à résidus (dans le cours inférieur du ruisseau Crooked), notamment pour le cuivre;
  • abaissement du niveau du lac Night Hawk pendant le remplissage de l'excavation à ciel ouvert à la fin des opérations minières.

Tous ces effets sont considérés comme étant mineurs et peu susceptibles d'avoir des répercussions écologiques ou socioéconomiques importantes. De même, tous les effets sont entièrement réversibles. Il sont donc jugés peu importants.

7.2 Environnement aquatique

Les effets sur l'environnement aquatique sont limités à des pertes temporaires ou permanentes d'habitats dans le ruisseau, comme il est décrit à la section 6.1. Des mesures de compensation à court et à long terme seront prises, comme il est mentionné à la section 6.1. Par conséquent, les effets ne sont pas considérés comme étant importants.

7.3 Environnement terrestre

Les effets sur l'habitat terrestre sont associés aux activités de déboisement et de débroussaillage. Les effets résiduels sont les suivants :

  • déplacement temporaire et permanent d'environ 640 ha et 80 ha respectivement d'habitat, dont une grande partie est déjà perturbée, du fait des activités forestières récentes;
  • perturbation mineure possible des aires d'alimentation aquatiques de l'orignal sur la rive ouest du lac Legare;
  • perturbation mineure possible de deux espèces d'oiseaux d'importance régionale (le pioui de l'Est et le moqueur roux), qui sont communes ailleurs, se trouvent à ou près de la limite septentrionale de leur aire de répartition et sont adaptées aux conditions perturbées;
  • effets mineurs potentiels sur les oiseaux nicheurs par suite d'activités de déboisement ou de débroussaillage durant la période de nidification et d'élevage (du 15 mai au 31 juillet).

Les pertes temporaires d'habitat terrestre sont regrettables mais nécessaires aux fins du fonctionnement des installations. Les habitats temporairement perturbés seront restaurés par le truchement de programmes de rétablissement du couvert végétal, à la fin de l'exploitation de la mine; les impacts sont donc considérés comme étant réversibles et négligeables. L'habitat terrestre détruit par suite de l'exploitation de la mine à ciel ouvert sera remplacé par un habitat lacustre productif, ce qui représente un avantage net pour la diversité globale de l'écosystème. Les impacts associés à cette perte sont donc considérés comme étant négligeables. Le risque que les deux espèces d'oiseaux d'intérêt régional soient perturbées est également jugé négligeable, étant donné que ces deux espèces sont adaptées à des conditions perturbées et ont étendu leur aire de distribution vers le nord, leurs habitats forestiers ayant été perturbés. Le fait d'éviter de procéder à un déboisement majeur entre le 15 mai et le 31 juillet annule en fait tout risque d'effet négatif important sur les oiseaux nicheurs.

7.4 Environnement socioéconomique

Les effets socioéconomiques résiduels sont les suivants :

  • risque de nuisances sonores pour les résidants et les utilisateurs du parc Kettle Lakes associée principalement à la circulation de matériel lourd pour le stockage des morts-terrains et des stériles;
  • risque d'émission de poussières associée à la circulation de matériel lourd (voir ci-dessus);
  • baisse potentielle de la valeur des propriétés due à la proximité de la mine, et toute perturbation connexe;
  • pertes potentielles de revenus pour les chasseurs et les trappeurs commerciaux dues à la perte temporaire d'habitats et à la perturbation de la faune

L'ampleur et l'étendue géographique des nuisances sonores et des émissions de poussières peuvent être limitées à celles prescrites dans les normes acceptées du MEO grâce à l'application de mesures d'atténuation, tel qu'il est proposé. Les impacts potentiels sont également réversibles. Les impacts potentiels sur la valeur des propriétés sont peu probables et pourraient être entièrement éliminés grâce à l'intervention active et continue d'Echo Bay sur le marché local de l'immobilier. Les pertes potentielles de revenus pour les chasseurs et les trappeurs commerciaux seront contrebalancées par des compensations financières. Par conséquent, les effets résiduels potentiels sur les conditions socioéconomiques sont considérés comme étant négligeables.

8.0 SURVEILLANCE

Les exigences en matière de surveillance du site minier sont complexes et englobent une multitude d'aspects qui ne peuvent être étudiés de façon exhaustive dans un sommaire comme celui-ci. Par conséquent, seules les exigences majeures sont examinées. Il faut également préciser que, outre les points abordés ci-dessous, la propriété et le système seront régulièrement inspectés de manière à garantir la performance environnementale en tous temps. Cela comprendra une surveillance exhaustive de l'érosion durant la construction. Echo Bay procédera aussi à des vérifications régulières du site, sans doute tous les ans durant la période d'exploitation de la mine.

8.1 Efficacité du mur de glace

La surveillance de l'efficacité du mur de glace a englobé ou englobera les éléments suivants :

  • confirmation de l'intégrité et de la position des tubes congélateurs durant l'installation;
  • confirmation de la performance des centrales cryogéniques;
  • surveillance de la température du sol et des tubes congélateurs;
  • surveillance piézométrique des eaux souterraines.

La position et l'intégrité des tubes congélateurs sont des éléments essentiels de l'efficacité du mur de glace. Chaque tube congélateur doit être soumis à une épreuve sous pression qui confirmera son intégrité, et la position de chaque tube doit être vérifiée au moyen d'un gyroscope pour déterminer l'espacement permis les tubes. On a prévu de nouveaux forages (10 %) lorsque la distance permise entre les tubes est dépassée.

En ce qui a trait aux centrales cryogéniques, les collecteurs et les pompes sont conçus pour assurer l'écoulement uniforme de liquide réfrigérant dans chaque tube congélateur. La température, la pression et le débit de la solution saumurée seront mesurés par un système automatisé d'acquisition de données.

La surveillance de la température comprendra deux éléments distincts. Le premier consistera en des mesures régulières de la température dans les tubes congélateurs. Pour ce faire, on interrompra la circulation de saumure dans certains tubes, dans lesquels on introduira des sondes thermiques (thermistors). Les températures seront enregistrées à tous les 0,6 m environ sur toute la longueur des tubes. S'il y a des infiltrations d'eau souterraine dans le mur de glace, des températures un peu plus élevées seront enregistrées. En outre, une centaine de moniteurs de température du sol seront répartis sur le périmètre de la mine à ciel ouvert pour détecter toute condition thermique inhabituelle dans la zone adjacente au mur de glace. La majorité d'entre eux seront placés sur le périmètre est du mur de glace, là où un débit plus élevé des eaux souterraines est prévu.

Enfin, on installera environ 100 piézomètres près du mur de glace, et principalement à l'extérieur de celui-ci, pour détecter toute variation de la nappe phréatique à proximité du mur de glace.

On examinera régulièrement l'information obtenue par des systèmes de surveillance afin de cerner tout problème éventuel. Les activités de surveillance seront particulièrement intenses durant les étapes initiales de congélation du sol et d'assèchement, là où les problèmes sont le plus susceptibles de se produire. Lorsque l'intégrité du mur de glace aura été confirmée, l'intensité de la surveillance sera ajustée en conséquence.

8.2 Effluents et eaux de surface

La surveillance des effluents et des eaux de surface comportera les éléments suivants :

  • surveillance opérationnelle à l'usine (oxydation par le procédé SO2/air) pour déterminer le pH et la teneur en cyanures et en métaux lourds);
  • surveillance de la qualité des eaux d'exhaure pour déterminer le total des solides en suspension ainsi que les teneurs en ammoniac, en huiles et en graisses;
  • surveillance de la qualité de l'eau du bassin à résidus pour déceler la présence de cyanures, d'ammoniac, de métaux lourds et d'autres paramètres, dont la toxicité, conformément au Règlement 560/94 de l'Ontario et au certificat d'approbation;
  • surveillance de la qualité des eaux de ruissellement pour déterminer le pH, le total des solides en suspension, les teneurs en huiles et en graisses, et la toxicité;
  • surveillance de la qualité des eaux réceptrices aux fins de l'analyse d'une variété de paramètres, les paramètres spécifiques dépendant de l'emplacement, par rapport aux charges dans les effluents et les eaux de ruissellement;
  • surveillance de tous les écoulements importants associés aux éléments ci-dessus pour déterminer les charges.

Les stations de surveillance des eaux de surface pour les paramètres chimiques et physiques sont les suivantes : lac Legare; ruisseau Crooked en amont du lac Homestead; ruisseau Crooked en amont et en aval de l'entrée de l'effluent dans le bassin à résidus; lac Moose; ruisseau Aquarius; ruisseau Tincan. Les stations permanentes de mesure de l'écoulement seront établies à trois endroits dans le ruisseau Crooked et au point de rejet de l'effluent terminal du bassin à stériles. Les niveaux des lacs de la région continueront d'être surveillés tout au long du projet.

8.3 Eaux souterraines

La qualité des eaux souterraines sera surveillée à partir d'une dizaine de puits permanents forés stratégiquement sur la propriété. La surveillance sera axée sur les éléments suivants : l'aire de confinement des résidus, l'emplacement de l'usine et la pile de morts-terrains. Des puits d'échantillonnage des eaux souterraines peuvent être utilisés ou non pour la surveillance du niveau de la nappe phréatique, car un réseau de piézomètres sera établi pour surveiller le mur de glace.

8.4 Ressources halieutiques et aquatiques

Les ressources halieutiques et aquatiques seront surveillées par rapport aux rejets d'effluents (dans le ruisseau Crooked et le lac Moose) et aux mesures de compensation pour la perte d'habitats. La surveillance des effets du rejet d'effluents comprendra le prélèvement d'échantillons de poissons, d'organismes benthiques et de sédiments en amont et en aval. Des données sur la qualité de l'eau seront obtenues dans le cadre des activités de surveillance régulières et permanentes menées dans le cadre du projet (voir ci-dessus). La fréquence du biomonitorage reste à déterminer, mais ce dernier débutera probablement un an après le démarrage de l'usine, et à tous les trois ans par la suite, jusqu'à la fin des opérations.

La surveillance de l'efficacité des mesures de compensation pour la destruction de l'habitat du poisson reflétera les buts spécifiques fixés pour chaque mesure. Tout dépendant des circonstances, elle tiendra compte des éléments suivants : qualité de l'eau, niveaux d'eau, température de l'eau, structure de l'habitat, plancton, benthos et populations de poisson. La surveillance des ressources halieutiques et aquatiques devrait se prolonger au-delà de la durée du projet dans le cas du lac de kettle et du bassin à résidus remis en état.

8.5 Bruit et poussières

Deux enregistreurs en continu du niveau sonore seront installés à l'extrémité sud du parc provincial Kettle Lakes. Ils fonctionneront tous les ans, à partir du week-end du 24 mai jusqu'au week-end de la Fête du travail au début de septembre. En outre, deux relevés de 24 heures du niveau sonore seront effectués tous les ans à la même période par un spécialiste; ils fourniront des données détaillées sur les sources de nuisances sonores et permettront d'interpréter les données continues sur les niveaux sonores. Les résultats des relevés annuels seront résumés et intégrés dans un rapport préparé par le spécialiste.

La surveillance du bruit dans les résidences de la région se fera au moyen d'appareils enregistreurs en continu installés à deux endroits et dans une station de contrôle située à bonne distance du site miner, près de la route 101. En outre, deux fois par année, des relevés de 24 heures seront effectués à plusieurs endroits dans les environs de la mine, dont près de la route 101, de même que dans le voisinage de résidences saisonnières ou permanentes en bordure du lac Night Hawk et du lac Gibson. Ces relevés seront coordonnés avec les relevés effectués dans le parc.

Les émissions de poussières feront l'objet d'une surveillance sur la propriété et à divers endroits adjacents, là où les impacts sont le plus susceptibles de se produire. Pour ce faire, on utilisera des collecteurs standards.

8.6 Participation des organismes gouvernementaux

Le MPO, leMEO, leMRNO, le MDNMOet l'Ontario Parks Association participent aux activités de surveillance menées sur le site. Les organismes fédéraux peuvent choisir de confier les responsabilités de surveillance que leur confèrent la LCEEaux organismes provinciaux. Les résultats des activités de surveillance seront transmis aux organismes compétents sur demande ou selon une entente prédéterminée. Les données requises en vertu des dispositions réglementaires ou des permis et certificats d'approbation seront soumises à l'organisme compétent.

8.7 Participation des résidants et des utilisateurs des terres

Afin de maintenir un dialogue permanent entre les résidants et Echo Bay, la compagnie désignera un agent qui aura pour fonction de recevoir leurs doléances et d'y répondre. L'agent tiendra un dossier à jour des rencontres et de la correspondance afférentes à cette fonction. Les questions importantes, dont l'intérêt possible des ministères provinciaux, seront portées à l'attention du ministère compétent. Enfin, Echo Bay collaborera avec le MEO à la mise sur pied d'un comité de liaison qui s'occupera des questions relatives au bruit et aux poussières. Selon les prévisions, ce comité comprendra des représentants d'Echo Bay, duMEO, du parc provincial Kettle Lakes et des résidants.